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cueilli du travail des bêtes de somme que des avantages médiocres, comparés à ceux qu’elle aurait pu tirer du concours de ces animaux perfectionnés. Nous pouvons en juger par un seul exemple. Croirait-on, en vérité, que la charrette, cet instrument si imparfait, soit une invention toute moderne, dont l’emploi ne s’étend pas même encore à un tiers du monde habité ? Comment calculer la somme de bien-être que cette mécanique si simple, en s’adaptant à de nouveaux veaux instincts du cheval, a procuré aux sociétés modernes de notre continent ! Substituer la force des animaux domestiques à celle de l’homme, et mieux encore, unir la force des machines à celle des animaux, c’est marcher sur les conditions mêmes du progrès matériel et moral des peuples civilisés. L’économie politique doit tendre à reposer de plus en plus les bras des classes industrielles et agricoles, afin de leur ménager le temps et les moyens d’exercer les facultés de l’intelligence. L’agriculture, en effet, comme tous les arts utiles, ne se perfectionne pas moins parle travail de l’esprit que par le travail des mains. Plus l’ouvrier des champs sera instruit, et plus il : sera le roi de la terre sur laquelle il exerce ses forces physiques. Chez les anciens, Apollon présidait en même temps à l’agriculture et aux arts libéraux.

Résumons-nous : les animaux domestiques soulagent l’homme ; les machines soulagent l’homme et les animaux. — Entrez dans cette usine, dont le fourneau toujours ardent rougit à l’horizon comme un œil de Cyclope. Quel travail ! Ces machines, comme elles gémissent ces dents de fer, comme elles grin-