Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/282

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je viens de dire que la vapeur me semblait un des plus puissans auxiliaires du développement de l’instinct chez les animaux domestiques et surtout chez les bêtes de somme. Ce n’est point ici un résultat en l’air ; c’est une opinion basée sur des faits. On n’exagère rien en portant à deux millions par an le nombre de chevaux qu’il serait nécessaire d’employer pour les transports et les travaux qui se font maintenant en Angleterre, en France et en Belgique par les machines ; c’est même rester bien au-dessous du chiffre réel. Cet état de choses tend de plus en plus à s’établir et à s’accroître. Le seul obstacle qui s’oppose encore à l’envoi des marchandises par le chemin de fer, réside dans les dépenses et les retards qu’occasionnent les transchargemens. Croirait-on, par exemple, que les mareyeurs ne se servent pas encore de la traction à vapeur sur la route de Rouen ? La nécessite de conduire le poisson au lieu de départ du chemin de fer et de le faire reprendre au débarcadère de Paris, entraînerait des frais, des changemens de voitures et d’autres inconvéniens qui ne se trouvent point suffisamment compensés par la célérité du voyage. Cette difficulté existe pour un grand nombre de transports. On cherche en ce moment un moyen d’obvier aux vices de l’état de choses actuel, soit par l’établissement d’un chemin de fer circulaire chargé de relier entre elles toutes les lignes qui convergent vers Paris, soit par la création de plusieurs grands centres d’industrie, situés sur le passage des convois et destinés à transmettre ou à recevoir des marchandises. Ces dispositions nouvelles ne présen-