Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vinces de France les plus pauvres sont toujours celles où j’ai rencontré les bêtes de somme les plus chétives, les moins capables par conséquent de soulager l’homme dans ses durs travaux[1]. Le perfectionnement, de quelques unes de nos races domestiques, toutes si utiles, serait un des plus grands bienfaits que la science économique pourrait répandre sur nos campagnes. Tout le monde est d’accord maintenant sur ce point qu’il faut rendre les travaux moins pénibles et les subsistances plus assurées à la classe laborieuse. Les bêtes de somme ou de trait, étant les auxiliaires naturels de l’ouvrier agricole, et le plus souvent sa seule richesse, il s’ensuit que l’amélioration de ces mêmes espèces domestiques adoucirait le sort des dures populations attachées à la glèbe. Plus un animal est robuste, plus il travaille, et plus il épargne de sueur à son maître ; or les races domestiques s’améliorent en raison du soin qu’on prend d’en limiter la reproduction. Les machines à vapeur ne supprimeront pas sans doute les bêtes de somme, mais elles en restreindront l’usage. Elles restitueront de la sorte à l’agriculture les forces animales qu’employaient l’industrie et la circulation. Enfin elles augmenteront ces mêmes forces, car la consommation moins grande rendra la race moins nombreuse, et étant moins nombreuse, elle deviendra plus robuste : tous les progrès s’enchaînent.

Le développement des animaux auxiliaires est lié

  1. On peut citer surtout le département des Hautes-Alpes, qui est le plus misérable de tous ; c’est aussi celui où les races des animaux auxiliaires se montrent les plus dégradées.