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de grands madrépores, des mollusques, des crustacés, des poissons, revêtus d’écailles solides et de formes singulières ; apparaîtra ensuite l’ère des reptiles. La nature a eu, relativement à nos idées, son âge fantastique ; c’est là que l’imagination de l’artiste pourra se donner carrière, tout en restant dans les limites du vrai. Les mammifères, annoncés par des animaux de transition, iront, l’un après l’autre, se succédant sur les flancs de la colonne. Pourvus d’abord de formes colossales, qui révèlent l’existence, dans ces temps anciens, d’une atmosphère favorable à l’accroissement des volumes, ces animaux, de plus en plus semblables aux nôtres, perdront peu-à-peu leur grande taille, à mesure qu’ils s’avanceront vers le faîte du monument. Les nouveaux pachydermes, les carnassiers, le singe, se montreront, à l’extrémité de la colonne, sous les traits des animaux aujourd’hui vivans. Enfin de toute cette nature, en voie de croissance, sortira, comme couronnement, un dernier être attendu et préparé de longue main : l’homme. — Un tel monument élevé à la création, serait, de la part du ministre qui le ferait construire, un acte scientifique et un acte religieux ; ce travail revient de droit à M. Auguste Préault.

Il y aura aussi à compléter, un jour, l’enseignement du Muséum[1]. À mesure qu’avance l’esprit

  1. Nous avons suivi depuis douze années les cours de l’établissement et tout en rendant justice aux professeurs actuels, qui sont des hommes très capables, il reste, selon nous, plus d’une lacune à combler. Citer les Chevreul, les Gay-Lussac, les Becquerel, les Brongniart, c’est écrire avec des noms tout un âge de la science. Si la chimie, la physique, la minéralogie sont admirablement représentées au Muséum, on peut en dire autant de la botanique et de l’histoire naturelle des animaux. Ce qui manque encore, c’est un cours où l’on