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à la loi de gravitation : un astronome prédit alors qu’elle rentrerait un jour dans cette loi, et elle y est rentrée. Il en sera de mon système comme de celui de Newton. Les faits qui lui résistent maintenant le plus en histoire naturelle finiront par se ranger dans la suite à l’unité, et par devenir une confirmation éclatante de mes vues. — Folies ! chaque être a reçu, en sortant des mains du Créateur, ce qui lui est nécessaire pour vivre ; rien de moins, rien de plus. — La nature a, sans aucun doute, pourvu à la conservation des animaux en leur assurant des moyens propres d’existence ; mais après avoir satisfait envers eux à cette loi tout individuelle, elle a eu soin de leur ménager, dans un assez grand nombre d’organes rudimentaires, des conditions d’analogie avec les êtres qui les entourent. — Quels rapports trouvez-vous donc, par exemple ; entre un oiseau et un mammifère ? — L’oiseau a un membre antérieur, terminé par une main ; seulement comme cette main est destinée à choquer l’air, elle se revêt de plumes. Le bec est une bouche composée de lèvres cornées. Contrairement à l’adage vulgaire, les oiseaux ont des dents ; ces dents paraissent dans le premier âge ; puis, comme elles seraient inutiles, à raison de la densité des mâchoires, elles s’effacent bientôt et se fondent, pour ainsi dire, dans le développement du bec. Il ne faut donc plus dire : « Quand les poules auront des dents ! » — Vous feriez mieux de vous en tenir, comme les naturalistes ordinaires, à constater les différences et les caractères des êtres, au lieu d’aventurer votre imagination dans ce dédale de rêveries. — Je n’imagine ni ne rêve,