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vitesse de leur course, dans ces cages treillagées où l’aigle a laissé emprisonner son vol, dans cette rotonde massive où l’éléphant, la girafe, le buffle et quantité d’autres gros animaux ont reçu leur domicile ; dans cette fosse aux ours, si chère à la curiosité parisienne ; dans cette nouvelle construction, appelée, à cause de sa grandeur et de sa forme, le palais des singes ; enfin dans toutes les parties de ce petit univers, qui montre ici à chaque pas ses nouveaux produits et ses nouveaux habitans. À la vue de ce spectacle de vie et de régénération qui succède brusquement pour nous à des scènes de cataclysme, de dépopulation et de mort, il est naturel de se demander comment toutes ces choses ont pu se réformer dans l’intervalle d’un monde à l’autre. Ici la lutte recommence entre les naturalistes. La main du Créateur s’est-elle une seconde fois étendue pour repeupler ce globe que la tourmente des événemens avait fait sombrer ? Georges Cuvier dit oui, Geoffroy Saint-Hilaire, non. Mais que la nature renouvelée, dont l’aspect vivant récrée de toutes parts nos yeux fatigués par les ruines de l’ancien monde, que les plantes et les animaux dont nos regards s’étonnent, après la grande destruction dont nous avons suivi les traces, descendent de l’ancien état de choses, des animaux et des plantes antédiluviennes, ou qu’ils soient le produit d’une création nouvelle, nous ne nous trouvons pas moins en présence d’un changement considérable dont les effets ont retenti au loin sur tous les êtres organisés. Rien ou presque rien n’est resté dans le monde actuel sous la forme qu’il occupait dans l’an-