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rie, ont été transportés exclusivement sous la ligne, ou tout au moins dans des pays chauds, dont elles composent la verdure, dont ils peuplent les fleuves, les mers ou les savannes. Tout porte donc à croire qu’il y a eu diminution graduelle de calorique pendant la longue semaine qui embrasse l’œuvre des six jours ; et à la fin, sur certains points, refroidissement subit. Le petit nombre d’habitans de l’ancien monde qui ont échappé à la destruction, sans presque changer de formes, n’ont donc su se maintenir dans le nouveau qu’en choisissant pour leur résidence l’endroit de la terre qui rappelait, de près ou de loin, la manière d’être générale du globe avant les dernières catastrophes dont leurs ancêtres avaient été victimes. Tout le reste a péri ou a cédé aux changemens survenus dans la nature.

Au bout de cette chaîne d’êtres liés les uns aux autres par les rapports mystérieux d’un organisme toujours constant, à l’extrémité du musée de géologie, voyez-vous apparaître le dernier de la création dans l’ordre des temps et le premier dans l’ordre de dignité, l’homme ? — Il est naturel de se demander (et c’est une question qui divise encore les naturalistes) si l’homme fut compris comme témoin et même comme victime dans les scènes de désolation qui changèrent la face de l’ancien monde. Les uns ont imaginé que l’homme fut créé dès le commencement avec les zoophytes, les mollusques et les autres animaux. Seulement, comme il lui eût été impossible de vivre sous sa forme actuelle dans un monde si mobile et avec une atmosphère si contraire à la nôtre, ils accordent