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eux ; on retrouve parmi leurs dépouilles une tête d’hyène qui avait été blessée et ensuite guérie. L’imagination aurait belle carrière à se représenter ces combats de carnassiers terribles et supérieurs en force à ceux de notre époque, dans l’intérieur sombre de ces souterrains emplis par leur farouche puissance. Des hyènes, des lions, des tigres, des panthères, des renards, désolaient cet ancien règne animal par leurs appétits sanguinaires. Mais le plus robuste, le plus affamé, le plus sournois de ces tyrans carnivores, paraît avoir été un grand ours de cavernes, ursus spelœarctus, à front bombé. Voyez vous ici une dent moulée qui étonne les naturalistes par sa grandeur ? Cette vaste canine, très longue et en même temps très comprimée, sortait de la mâchoire d’en haut et y demeurait en dehors saillante, toujours visible. L’ours antédiluvien, auquel a appartenu cette dent gigantesque, avait établi son domaine dans les antres ténébreux de la vieille Allemagne. Les ravages qu’il faisait sur ses états étaient considérables, à en juger par les monceaux d’ossements de divers animaux qu’il a laissés autour de son squelette. Peut-être existait-il encore d’autres carnassiers, dont quelques-uns ne figureraient plus dans la nature vivante. Quoique les naturalistes n’aient pas jugé à propos d’établir des genres nouveaux pour ces ours, ces hyènes, ces tigres et ces autres anciens dominateurs du règne animal, il est d’ailleurs essentiel de dire qu’aucun d’eux ne ressemblent absolument à leurs descendans actuels sur la terre. On remarque entre leur squelette et celui des animaux vivans une différence, tandis que la science