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le jardin des plantes.

mécanique ; et quant à ceux qui nous semblent avoir été soudainement détruits, tout annonce qu’ils ont été tués par quelque propriété nuisible des eaux ou par des changemens survenus dans l’océan des fluides respirables. — Nous croyons du reste qu’il y a moyen de concilier ces deux systèmes. Il est très probable que si une catastrophe finale a anéanti les êtres dont nous trouvons les débris dans nos couches, cette catastrophe est arrivée lorsque ces êtres, et le monde auquel ils appartenaient, avaient fait leur temps. Chacune des crises dont les géologues nous ont tracé un tableau si lamentable, aurait rencontré la création animale et végétale tout entière préparée d’elle-même à un nouvel état de choses, et si nous osons ainsi dire, mûre pour une transformation. Ces cataclysmes n’ont donc fait que précipiter des changemens inévitables ; ils ont été l’instrument et non la cause des ruines que nous retrouvons semées sur le passage des événemens. Les grands conflits de la nature antédiluvienne marquent le passage d’un état d’être à une autre loi générale de la vie. Chaque vieux monde, en s’abîmant, laisse tomber l’obstacle qui s’opposait à l’avènement d’un monde nouveau.

Le globe sortait une seconde fois des ténèbres où l’avait plongé la main du créateur. Ce fut alors qu’un remarquable progrès s’étant accompli dans l’état général du monde, de plus grandes étendues de terre ayant été mises à nu par des soulèvemens, et l’atmosphère aussi, associée à ce travail universel, ayant renouvelé les élémens de la vie, on vit apparaître, dans le cours des siècles, les premiers animaux à ma-