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la création un principe unique ; ce principe se modère avec le temps, mais il ne cesse jamais d’exister ni d’agir.

Ces explications suffisent pour nous introduire dans l’étude de ces mondes successifs, dont le mouvement amena jadis à la surface de la terre de nouveaux habitans. Nous allons écrire l’histoire de l’origine des choses. Une telle histoire se lie intimement à celle des terrains qui composent, comme nous l’avons dit, le revêtement extérieur de notre globe. Les événemens dont ces terrains ont été le théâtre sont rendus à ce moment visibles. Leurs traces se conservent avec tous les caractères essentiels de l’écorce du globe, comme des faits anciens gravés dans la mémoire des hommes. Si l’on suit la marche inverse de la nature, exprimée dans ce musée de géologie par l’ordre des fossiles, on est frappé tout d’abord de deux grands faits. En premier lieu, aucun des animaux qui figurent ici ne ressemble absolument à ceux qui existent maintenant sur toute l’étendue de la terre. En second lieu, ces animaux enfouis diffèrent d’autant plus des êtres aujourd’hui vivans que nous remontons davantage vers les armoires qui contiennent un ordre de choses plus ancien. On voit donc que la vie n’a pas toujours revêtu les mêmes formes, qu’elle les a au contraire changées et renouvelées sans cesse. Enfin, si nous descendons toujours, nous arrivons à un point où les animaux et les plantes, de plus en plus rares, viennent tout-à-fait à disparaître. Nous ne rencontrons plus alors que des roches inertes, dont aucun débris vivant ne varie la solitude. De ce premier