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et en général les madrépores ont avec les végétaux fongiformes et avec presque toutes les plantes sous-marines, des traits de ressemblance qui frappent les yeux. Le passage des formes de la création végétale aux formes de la création animale a donc été presque insensible. La nature s’est traînée long-temps dans les mêmes voies.

Le règne animal a eu sur le globe un état d’enfance. Cependant le principe créateur marche et à chaque pas séculaire, il développe dans le monde une nouvelle production d’êtres, une nouvelle forme de la vie. Les âges antédiluviens ont été véritablement pour la nature des temps de grossesse. L’eau, l’air, la terre, tous les milieux, étaient en quelque sorte des appareils dans lesquels se passaient alors les formations primitives de l’animalité. À mesure que le monde ambiant s’organise pour une plus grande dilatation de l’être, les animaux participent à la vie croissante que leur donnent ces foyers extérieurs. D’âge en âge, les organismes augmentent et se compliquent sous l’influence des mouvemens qui s’exécutent à la surface de la planète. Nous suivrons tout-à-l’heure dans les couches d’animaux fossiles la trace continue des créations qui ont amené les animaux, aujourd’hui vivans, sur la terre. Qu’y verrons-nous ? une série d’ébauches. La nature a fixé dans ces émissions d’êtres qui s’arrêtent et qui recommencent leur existence sur de nouvelles bases, les divers temps d’une même pensée. La génération de l’idée créatrice a donc été croissante ; elle couva et enfanta à plusieurs reprises le dessein de son œuvre. L’évolution de ces mondes embryonnaires