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le dernier écrit se trouve toujours immédiatement au-dessus de celui qui renferme le récit des événemens de l’époque précédente. Il s’en faut néanmoins de beaucoup que cet ordre admirable ne soit jamais troublé. Des événemens de nature violente ont déchiré les pages de ces livres et les ont déplacées sur presque toute la surface de la terre, au point d’introduire souvent dans l’esprit des géologues le doute et la confusion. Toutefois les grandes divisions demeurent assez nettement indiquées. Un tel échelonnement des faits doit suffire à notre curiosité présente. Si tous les pas du temps ne marquent point très clairement sur ces roches antiques, sur ces terrains de formation minérale, nous pouvons du moins en suivre déjà quelques traces, et c’est beaucoup dans des âges si éloignés de nous.

La science discute encore sur les pièces qui se montrent dans cette galerie, pour savoir si le règne animal a commencé en même temps que le règne végétal. Nous croyons qu’il faut s’élever ici au-dessus de la matérialité des faits. La partie de l’écorce de la terre qui a été fouillée est relativement trop restreinte, pour qu’on puisse établir sur les fossiles découverts jusqu’ici une conclusion solide. La ligne qui sépara l’avènement des deux règnes de la nature, fût-elle à jamais effacée, devrait encore être admise moralement. Il faut étudier la marche de la création dans les lois générales qu’elle développe à notre intelligence, mieux encore que dans des monumens douteux, dont la date et les causes de conservation ou de ruine sont souvent impénétrables. Nous de-