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d’appeler auprès d’eux, à titre de coopérateurs, les hommes les plus distingués par leurs lumières ; cet établissement, dis-je, s’élève tout-à-coup du sein des ténèbres, et jette sur la marche des sciences naturelles un éclat qui s’accroît chaque jour. Un des articles du décret conventionnel avait disposé que le Muséum serait en correspondance avec tous les établissemens analogues qui existent dans les départemens. Cette loi, éclose d’une délibération de quelques heures, à la suite d’un entretien intime, au plus fort des événemens révolutionnaires, est donc, comme nous l’avons dit, celle qui régit au Jardin des Plantes, et par suite dans toute la France, on pourrait même dire dans toute l’Europe savante, les destinées de l’histoire naturelle.

Il y a, dans la force même des choses, un mouvement particulier qui consiste à isoler chaque branche d’instruction du tronc primitif de la science. C’est à ce mouvement qu’il faut attribuer les changemens survenus dans l’acte de fondation qui régla, en 1793, les destinées du Muséum d’histoire naturelle. D’anciennes chaires se démembrèrent par suite des progrès qu’avait faits l’objet de chaque enseignement ; de nouvelles se fondèrent sur les développemens qu’ont pris dans ces dernières années les idées générales ; il en résulte que le nombre des professeurs, fixé d’abord à douze, s’élève maintenant à quinze, sans qu’il soit possible de l’arrêter dans l’avenir à ce chiffre déjà très considérable[1]. Les embellissemens du jardin

  1. Voici en quelques mots l’histoire de ces variations et de ces accroissemens dans le corps enseignant du Muséum. La première organisation était,