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cipes se sont attaqués avec ardeur et se mesurent encore : peut-être le moment d’un traité de paix est-il arrivé. Les travaux de l’auteur du Règne animal étaient nécessaires pour terminer glorieusement et splendidement les époques d’analyse ; ceux du créateur de l’anatomie philosophique en France ne sont pas moins utiles pour préparer l’avènement des idées générales dans la science. Les esprits exacts qui aiment par-dessus tout la netteté, l’ordre, la précision mettront l’homme dont nous venons d’écrire la vie au second rang ; ceux au contraire qui tiennent plutôt compte des déductions brillantes et du pressentiment intuitif des choses lui donneront la préférence sur son rival. Le révélateur, le poète, le devin de la science au commencement du XIXe siècle, vates, ce n’est pas Cuvier, si admirable d’ailleurs, c’est Geoffroy. Leurs mémoires, voilées de deuil, s’élèvent toutes deux entre l’âge des classifications qui finit et l’âge de la recherche des lois de la nature qui commence : quand les anciens voulaient fixer les limites intermédiaires de deux régions, ils y plaçaient des tombeaux.


V. — État actuel du Muséum d’histoire naturelle.


Nous avons vu le Jardin des Plantes sortir régénéré d’un vote de la Convention nationale. Cet établissement, qui avait langui durant près d’un siècle, sans réglemens fixes, sans lois précises, dont les savans, inégalement traités, n’avaient pas même le droit