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dies. Ce n’est point dans l’exécution des détails qu’il faut chercher le talent de Geoffroy ; plus architecte que sculpteur, il jette en bloc les pensées, sans se soucier de les tailler ni de les polir : son œuvre ressemble, pour l’effet général, à une ville en construction ; çà et là des édifices pendent interrompus, des murs gigantesques se dressent sans appuis et sans couronnement ; mais à travers tout ce désordre, on est frappé par le caractère de l’ensemble, et l’on croit assister, avec le poète latin, à la naissance d’une de ces cités futures qui domineront le monde. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire nous semble appelé, par la nature à-la-fois élevée et sévère de son esprit, à interpréter, à recueillir et à fixer les travaux de son père dans une édition complète qui sera le plus beau monument élevé à la mémoire de celui que nous venons de perdre[1].

Nous sentons que nous devrions indiquer, en finissant, les points principaux sur lesquels porta ce grand duel académique entre Geoffroy et Cuvier, ce combat dont le bruit retentit encore après le silence des combattans ; mais ici notre embarras redouble. Comment introduire en quelques lignes nos lecteurs dans le sein d’une discussion qui exigerait de longues études et des développemens infinis ? Nous avons parlé déjà de la doctrine des analogues, c’est ainsi que Cuvier définissait, en 1829, les idées de M. Geoffroy.

  1. Au moment de mettre sous-presse, j’apprends que M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire termine un livre sur la vie, les ouvrages et les doctrines de son père.