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Le monde est un grand corps : la mer est sa ceinture ;
Sous la tente du ciel son front est abrité ;
Deux yeux toujours ouverts éclairent la nature ;
Les forêts dont les airs bercent sa chevelure ;
Son ame est la divinité.

Mais l’homme, reflétant ces divers phénomènes,
Voyant Dieu par son ame et les cieux entr’ouverts,
Sondant de l’océan les voûtes souterraines,
Portant en lui le poids des choses surhumaines,
Est un monde dans l’univers !

Le ciel même obéit à sa voix si profonde,
Et quand il a parlé descend dans le saint lieu.
L’Eternel a rendu l’immensité féconde
En prononçant un mot : — le sien créait un monde ;
Prêtres, le vôtre enfante un Dieu !

Janvier 1831.