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Nantes avec des recherches et des considérations politiques sur les vues générales du Décemvirat dans l’invention de ce système sur sa combinaison principale avec la guerre de la Vendée ; et sur le projet de son application à toutes les parties de la République… An IIIe de la République, in-8 de 194 pages, » tel est le titre de l’ouvrage. Même à ce moment où l’opinion est déchaînée contre Robespierre, l’auteur ne blâme point ses principes sociaux ; quelques injures lancées à sa mémoire ne doivent pas nous tromper sur les véritables dispositions de Babeuf. « Je n’entends point, dit-il, censurer la partie du plan politique de Robespierre, relative aux secours levés sur les riches en faveur des enfants et des parents des défenseurs de la Patrie. Je ne censure même pas les mesures institutionnelles qui ont pour objet de saigner l’enfant de la fortune pour récompenser ces défenseurs eux-mêmes, au retour des combats… Il ne serait nullement juste que celui qui n’a rien s’exposât et se sacrifiât pour défendre les propriétés au profit de ceux qui les tiennent… Je vais plus loin, je dis que (dût cette opinion paraître ressembler au système de Robespierre) soit que l’on combatte ou non, le sol d’un État doit assurer l’existence à tous les membres de cet État. Je dis que quand, dans un État, la minorité des sociétaires est parvenue à accaparer dans ses mains les richesses foncières et industrielles, et qu’à l’aide de ce moyen, elle tient sous sa verge et use du pouvoir qu’elle a de faire languir dans le besoin, la majorité, on doit reconnaître que cet envahissement n’a pu se faire qu’à l’abri des mauvaises institutions, du Gouvernement. Et alors, ce que l’administration ancienne n’a pas fait dans le temps pour prévenir l’abus ou pour le réprimer à sa naissance, l’administration actuelle doit le faire pour rétablir l’équilibre qui n’eût jamais dû se perdre. » Par conséquent, « l’autorité des lois doit opérer