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J’aurais trouvé mille raisons pour rester dans l’ombre, et mon cœur les aurait toutes agréées, car la connaissance de mes infirmités, le souvenir d’une épreuve spirituelle par laquelle je venais de passer, la réalité et la douceur de mes liens avec les frères en Suisse, un caractère naturellement timide, et même mes propres intérêts pécuniaires, si j’y avais pensé un seul instant, toutes ces choses, dis-je, et d’autres encore m’auraient poussé à rester parfaitement tranquille, si ce n’avait pas été une question de la dernière gravité pour moi, savoir la réjection ou la réception de Christ dans ses membres.

J’ai même fait part de cette répugnance à M. Darby, j’ai la copie d’une lettre dans laquelle je le lui écrivais.

Pardonnez-moi, cher frère, si je vous parle ainsi en détail de moi-même, mais il convient que je réponde explicitement à votre demande ; ce sont des points où l’on m’a imputé faussement de mauvais motifs. À l’heure qu’il est, je me souviens avec affection, avec une sainte affection, des excellentes choses que j’ai entendues et vues chez notre frère M. Darby, ainsi que chez d’autres chers frères qui, en Suisse, se sont constitués nos adversaires. M. Darby lui-même a dit (je crois à frère de Meuron) que je l’avais justifié en Suisse, au sujet d’un bruit malveillant que quelques-uns faisaient répandre sur son compte, et c’était vrai, que j’en avais agi ainsi.

J’en viens maintenant à la question plus grave des doctrines de M. Newton et de vos scrupules à mon égard, par rapport à ces doctrines.

Je commencerai, cher frère, par vous prier de lire attentivement ce que j’ai dit à ce sujet, pages 19-21 inclusivement de la brochure que j’ai publiée[1]. Je pense bien que vous avez cette brochure, mais de peur que vous ne l’ayez pas sous la main, je vous en envoie une copie par la poste en même temps que cette lettre. Il me semble qu’il est impossible de s’exprimer plus clairement. Considérez attentivement le motif n°2 que je donne pour ne pas publier les extraits que j’avais faits de M. Newton. Or je le répète, je parle devant mon Dieu, mon cher frère. Il n’y a eu ni plan préconçu, ni mauvais motifs, ni fraude, ni complot de la part des autres, et comme je le dis à la fin de man post-scriptum, p. 20, fut en réalisant notre devoir comme conducteurs que nous dûmes prendre connaissance des traités de M. Newton.

Ayant donc dû lire les traités en question, il est évident que ce

  1. J’ai reproduit cet extrait de ma première brochure dans ce traité, p. 45, 46.