« Psaume 88. La source profonde de toutes ces bénédictions, c’est que Christ, selon sa grâce immense, entre au plus profond de la misère de son peuple. Son âme passe par tout ce que le peuple avait mérité, et cela tel que Dieu l’envisage. Ce n’est pourtant précisément ici ni l’expiation, ni l’assujettissement à la colère due au péché, selon la nature du Dieu Éternel ; c’est plutôt, il me semble, la colère gouvernementale de Dieu, à laquelle, comme peuple, Israël était assujetti ; sous le poids de laquelle il se trouvait, mais dont il ne s’inquiétait guère, comme il ne s’en inquiète guère encore quoique extérieurement il en boive quelques gouttes amères. Mais l’âme de Jésus y entrait, selon toute la force de ce que cette colère était, de la part de Dieu, pour une âme qui la sentait, et qui la sentait comme Jésus pouvait la sentir. (Voyez Deut. XXXII, 22, 20. Lévitique XXVI, donne plutôt les souffrances extérieures.) Pur de toutes les choses qui ont amené ces souffrances, Christ ne regardait qu’à l’Éternel, ainsi que nous le voyons dans les psaumes ; mais il a porté sur son cœur la misère et les langueurs du peuple. » — Études sur la Parole, tome II, deuxième partie, page 305, première édition[1].
Si vous consultez le renvoi en Deutéronome indiqué par M. Darby, vous serez étonnés de voir qu’il enseigne ici très-clairement la doctrine de M. Newton, car M. Darby prend soin de nous dire que ce courroux de Dieu contre son fils n’est pas cet abandon de Dieu que notre adorable Sauveur a enduré sur le Calvaire.
Mais voici ce qui est plus catégorique encore, et, de peur qu’on ne puisse chercher quelque échappatoire en disant que j’ai mal traduit, ou mal rendu la pensée de l’auteur, je donne l’anglais d’un côté avec ma traduction en regard.
L’homme, moralement parlant, peut être considéré sous trois points de vue ; premièrement comme pécheur sous la condamnation ; secondement comme un saint par la grâce, participant à la nature divine, et ayant le Saint-Esprit pour force ; et troisièmement comme souffrant, tout en étant réveillé, vivifié et sincère quant aux désirs de l’âme, passant en même temps par les expériences d’une âme encore pécheresse qui ap-
- ↑ On m’a écrit de la Suisse que, dans sa seconde édition, M. Darby a changé son commentaire sur ce psaume, ou plutôt qu’il l’a modifié, mais que dans sa préface il maintient en plein cette doctrine.