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l’évidence que j’avais de son innocence, et cela sous mes propres yeux. La lettre du frère M. Berger porte avec elle un cachet de vérité que toute sa conduite a justifié. De plus, M. Darby est-il autorisé, dans son jugement spirituel, à juger autrement que par la confession de la bouche ? Où en sommes-nous s’il en est ainsi ! Il est facile de flétrir le caractère de ses frères, comme M. Darby l’a fait ailleurs.

Dans une lettre adressée, en 1859, à M. Foulquier, de Genève, et qu’un de mes amis eue sous les yeux[1], M. Darby nous accuse d’être sous l’action de Satan, affirmant que la conséquence naturelle de l’action de Satan est la fausseté, que ni la droiture naturelle, ni celle de la grâce ne sauraient demeurer debout sous l’action de Satan. Je ne cite pas les accusations les plus graves, ni de la lettre que M. Darby m’écrivit de Pau, ni de celle qu’il écrivit à M. Foulquier. Mais je les possède encore l’une et l’autre, et je les garde comme preuve de ce que j’affirme, jusqu’au jour bienheureux où je pourrai les détruire. Ce jour arrivera, je l’espère, selon la grâce de Dieu et selon sa toute-puissance. Mais voulez-vous, mes frères, baser toute une discipline sur des affirmations semblables et qu’on ne permet pas de contrôler. Voyez la lettre à M. Foulquier, où M. Darby rend grâces à Dieu de ce que les frères de Genève n’ont pas voulu examiner ces choses, car dit il, « toute cette affaire est de Satan. »

Et maintenant, que je vous raconte, en aussi peu de mots que possible, les principaux faits de la discipline établie à Aigle, à cause de la réception de M. Berger, à Cannes.

Dans le désir d’éviter des difficultés avec les frères, en Suisse, je communiquai à quatre ou cinq frères conducteurs de ce pays ce qui venait de se passer à Cannes. Je savais que si je ne l’annonçais pas moi-même, on m’accuserait de fausseté, etc., car de tels jugements n’ont jamais manqué dans cette discipline. Ces lettres étaient plus ou moins des lettres d’amitié fraternelle. Je leur devais à tous un mot. J’espère que les frères MM. C. Eynard, Guinand, Rossier et Ramel feront droit à cette remarque. Dieu est témoin que je les écrivis avec le vif désir de détourner des assemblées de la Suisse les orages dont elles furent menacées. J’ai des copies des plus importantes de ces lettres. Elles ne furent pas un cri de guerre, comme on l’a dit ; du reste on peut encore les examiner. Enfin, le moment de mon retour arrivait. M. Burnier, d’Aigle, me fit part de tout ce dont j’étais accusé, me priant de

  1. Cet ami en fit une copie avec la permission du frère qui la lui avait montrée.