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manière défectueuse dont le texte nous a été conservé, le poème de Job est, dans ses parties essentielles, le modèle de l’éloquence parabolique. Ici, au contraire, nous sommes en présence d’un des rares morceaux de la littérature hébraïque qu’on peut, du moins pour certaines parties, taxer de faiblesse. L’auteur imite les discours précédents et même ceux de Jéhovah qui viennent ensuite. Parfois, il semble préoccupé d’une idée singulière, c’est de répondre aux questions du discours de Jéhovah[1]. Ainsi, la grande description de la foudre (xxxvi, 27 — xxxvii, 13) n’est qu’une exposition assez lâche de ce que les interrogations de Jéhovah vont bientôt présenter avec une incomparable vigueur.

La physique d’Elihou, en effet, est à quelques égards plus avancée que celle de l’auteur des cha-

    autre. Les procédés d’esprit qu’il est obligé d’employer pour lutter contre ce style nouveau n’ont rien de commun avec ceux qu’il a dû pratiquer pour traduire le reste du poëme.

  1. Voir Hirzel, Hiob, p. 231, etc.