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Loin de moi la pensée de vous donner raison !
Jusqu’à ce que j’expire, je maintiendrai mon innocence.

J’ai entrepris ma justification, je n’y renoncerai pas ;
Mon cœur ne me reproche pas un seul de mes jours.



    Que mes ennemis soient traités comme le méchant ;
Mes adversaires comme le coupable[1].

Quel sera l’espoir de l’impie quand Dieu coupera,
Quand Dieu tirera à lui le fil de sa vie ?

Dieu prête-t-il l’oreille à ses gémissements,
Au jour où l’angoisse tombe sur lui ?
 

  1. Job tourne contre ses adversaires les principes qu’ils ont invoqués contre lui-même. Il admet que Dieu est sévère pour le méchant ; mais le méchant, ce n’est pas lui, ce sont ses faux amis. Lui, il espère (voir ci-dessus, p. 82) ; mais ses amis n’ont rien à espérer.