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Les impies cependant déplacent les bornes des champs[1],
Font paître le troupeau qu’ils ont volé.

Ils chassent devant eux l’âne des orphelins,
Ils prennent en gage le bœuf de la veuve.

Ils forcent les pauvres à se détourner du chemin,
Les faibles du pays sont réduits à se cacher devant eux.

Leurs victimes sont comme des onagres dans la solitude :
Elles sortent dès le matin pour chercher leur nourriture ;
Le désert leur fournit le pain de leurs enfants.

Elles cueillent leur pâture dans les champs,
Elles maraudent dans la vigne de leur oppresseur.

Elles passent la nuit sans vêtement,
Elles n’ont pas de couverture contre le froid.
 

  1. Un des crimes que commettaient les hommes puissants était de déplacer les pierres qui servaient de bornes au détriment de leurs voisins faibles, qui n’osaient réclamer.