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    Quand j’y pense, je frémis,
Et ma chair en est saisie d’horreur.

Comment se fait-il que les méchants vivent,
Qu’ils vieillissent, qu’ils croissent en force ?

Leur famille prospère autour d’eux ;
Leurs rejetons se multiplient sous leurs yeux.

Leur maison est à l’abri de la crainte,
La verge de Dieu ne les touche pas.

Leurs taureaux ne perdent rien de leur fécondité.
Leurs génisses conçoivent et n’avortent pas.

Leur famille se répand comme un troupeau,
Leurs enfants dansent autour d’eux.

Ils jouent du tambourin et de la guitare,
Ils se divertissent au son du hautbois.