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Il faudrait un cours entier de langue et de littérature hébraïque pour faire comprendre au lecteur non hébraïsant les proportions dans lesquelles se mêlent en ces délicates études le certain, le probable et ce qu’il faut renoncer à savoir. Deux causes sèmeront éternellement de difficultés insolubles l’interprétation de ces vieux textes : d’une part, le petit nombre de monuments hébreux qui nous sont parvenus, ces monuments tenant tous dans un volume de médiocre étendue ; de l’autre, l’impossibilité où nous sommes de comparer des manuscrits antérieurs à la fixation définitive du texte reçu. Que faire quand un mot ne se présente qu’une fois dans toute la littérature hébraïque, ou quand les deux ou trois emplois qu’on en peut citer ne suffisent pas pour en bien déterminer la nuance ? Le témoignage des anciens traducteurs, qui n’avaient pas plus de ressources que nous n’en avons nous-mêmes pour lutter contre ces difficultés, et qui même en avaient moins, puisque le secours de la philologie comparée