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C’est l’oreille qui discerne les paroles.
Comme le palais savoure les mets.

La sagesse doit être cherchée dans les vieillards,
La raison est le fruit des longs jours.



    En lui[1] résident la sagesse et la puissance,
Le conseil et l’intelligence lui appartiennent.

Ce qu’il a détruit, nul ne peut le rebâtir ;
L’homme qu’il a enfermé, nul ne peut le délivrer.

Quand il retient les eaux, elles tarissent ;
Quand il les lâche, elles bouleversent la terre.

A lui appartiennent la force et la prudence,
De lui dépendent le séducteur et le séduit[2].
 

  1. C’est-à-dire en Dieu, sujet habituel du discours. Job veut prouver par cette longue tirade sur la grandeur de Dieu qu’il n’est pas moins éloquent que Sophar.
  2. C’est-à-dire l’espèce humaine tout entière, jouet de l’erreur.