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Et que tes commencements auront été peu de chose,
Comparés aux grandeurs de ta fin.



    Interroge les générations antiques,
Applique ton esprit à la sagesse des pères.

(Car nous sommes d’hier, et nous ne savons rien,
Nos jours sur la terre sont comme une ombre.)

Ils t’enseigneront, ils te parleront,
Et de leur cœur ils tireront ces discours[1] :

« Le papyrus croît-il en dehors des marais ?
Le jonc peut-il vivre sans eau ?

Encore vert, nul ne le coupe,
Et avant les autres herbes il est sec.

Tel est le sort de ceux qui oublient Dieu ;
L’espérance de l’impie périra.
 

  1. Comme Eliphaz, pour appuyer son discours, avait eu recours à une vision, Bildad met ici ses pensées sur le compte des anciens sages.