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    Aussi ne retiendrai-je pas ma bouche ;
Je parlerai dans l’oppression de mon âme,
Je gémirai dans l’amertume de mon cœur.

Suis-je la mer, suis-je un monstre marin.
Pour que tu poses contre moi des digues ?

Quand je me dis : « Mon lit va me consoler,
Ma couche adoucira ma peine, »

Voilà que tu m’effraies par des songes.
Tu m’épouvantes par des visions.

C’est pourquoi mon âme a choisi la mort,
Mes os ont appelé le trépas.

Je disparais, je m’en vais pour l’éternité ;
Laisse-moi, car mes jours ne sont qu’un souffle.

Qu’est-ce que l’homme pour que tu l’honores d’un regard.
Pour que tu daignes faire attention à lui.