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frère aîné. Et voilà qu’un grand vent s’est élevé de l’autre côté du désert ; il a ébranlé les quatre coins de la maison, qui s’est écroulée sur les jeunes gens ; et ils sont morts, et je me suis échappé seul pour te l’annoncer. »

Et Job se leva, et il déchira son manteau, et il rasa sa tête, et il se prosterna à terre, et il adora, et il dit : « Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y rentrerai[1]. Jéhovah m’a tout donné, Jéhovah m’a tout enlevé ; que le nom de Jéhovah soit béni ! » En tout cela, Job ne pécha point et ne proféra aucun blasphème contre Dieu.


Or, il arriva qu’un jour, les fils de Dieu étant venus pour se présenter devant Jéhovah, Satan vint

  1. Dans le second membre, l’auteur passe à l’idée du sein de la terre, mère de tous les hommes.