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CHAPITRE II

LES MOISISSURES ET L’EAU


Le point de départ de nos recherches personnelles est le fait suivant qui s’appuie sur un grand nombre d’analyses microbiologiques de l’eau.

L’air tient en suspension, et d’une façon permanente, des germes de toute espèce ; et, parmi ces germes, les moisissures représentent un chiffre assez élevé. D’après les recherches du Dr P. Miquel[1], le nombre des spores de moisissures contenues dans un mètre cube d’air varie entre 7.000 (hiver) et 35.000 (été). Faible en janvier et en février, ce nombre diminue en mars et s’élève en avril, mais surtout en mai et en juin, mois où a lieu le maximum ; la décroissance est lente jusqu’en octobre, s’accentue en novembre, et le minimum s’observe en décembre. De ces quelques données il résulte que l’atmosphère est très riche en spores de moisissures, l’air de nos laboratoires en est infesté et il n’est pas toujours facile de se mettre à l’abri de leur invasion. Or l’eau, et en particulier l’eau utilisée pour la boisson, a été en contact avec cet atmosphère souillée de moisissures, et cependant lorsque l’on

  1. Miquel, Les organismes vivants de l’atmosphère, Paris, 1882.