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assez fidèlement le même chiffre moyen de bactéries fait l’objet d’un double dosage quantitatif vis-à-vis d’un bactérium mobile donnant une coloration violette et d’un bacille fournissant une tache rouge, tous deux liquéfiant rapidement la gélatine. Voici les résultats de ces dosages à la fois qualitatifs et quantitatifs :

Bactérium violet Bacille rouge
Dosage immédiat 29 3
24 heures après 9 16
48 2 16
72 0 47

Nous venons de voir l’antagonisme entre microbes. On retrouve les mêmes phénomènes lorsqu’on met en présence des microbes et des levures ; ce fait a été signalé par Boinet-Rœser, Charrin, et nous donnons à la fin de ce travail un résumé des expériences faites par Charrin[1].

Il restait à faire l’étude de la concurrence vitale entre ces microbes et les moisissures et c’est M. le professeur agrégé Roux qui en a eu le premier l’idée. En effet, il y a peu de différence entre microbes et moisissures : ces deux espèces végétales ont les mêmes besoins, se développent sur les mêmes milieux et, en fin de compte, leur activité vitale aboutit aux mêmes résultats ; dès lors il parait tout naturel qu’il existe entre elles un antagonisme marqué.

Comme les bactéries les champignons sont ou parasites ou saprophytes ; dans le premier cas, ils se développent aux dépens des organismes vivants, animaux ou végétaux, dans le second ils se nourrissent aux dépens des organismes morts et même de la matière inorganique[2].

  1. Cf., page 48.
  2. Roumeguère, Cryptogamie illustrée.