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ques gouttes de l’humeur aqueuse qui lui servaient à faire des examens microscopiques et des cultures.

Après six heures les bactéridies et les bacilles sont en grand nombre facilement colorables, la phagocytose est abondante.

Après douze heures un grand nombre de bactéridies sont incluses dans les phagocytes, les bacilles du pus bleu sont libres.

Puis à des intervalles plus éloignés les bactéridies se déforment, se flétrissent et se colorent mal ; les bacilles sont toujours bien colorés et libres. Après cent quinze heures au maximum il n’y a plus de bactéridies et les bacilles commencent à être inclus dans les phagocytes.

Ici on pourrait faire cette objection que ce n’est pas à proprement parler le bacille pyocyanique qui empêche la bactéridie charbonneuse de se développer, mais bien l’inégale façon dont se comportent les phagocytes vis-à-vis de ces espèces microbiennes ; l’une, la bactéridie charbonneuse, était englobée et dévorée de préférence à l’autre.

Mais dans l’expérience suivante la concurrence vitale entre le bacille et la bactéridie apparaît d’une façon très nette :

Dans l’œil d’un lapin, Blagovestchensky introduit un fil de soie chargé de bactéridies charbonneuses et enduit par dessus d’une culture sur gélose de bacilles pyocyaniques. L’examen des fils après vingt-quatre heures montre l’absence de tout bourgeonnement des spores de bactéridies, et pourtant l’on sait que les spores de bactéridies se développent même dans l’œil des animaux réfractaires.

Après avoir établi d’une façon aussi irréfutable l’action directe du bacille du pus bleu sur la bactéridie du char-