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LE JUIF POLONAIS.


On trouva le cheval du Polonais sous le grand pont de Wéchem. (Page 6.)

XIII
Les précédents, LOÏS.

loïs. — Voici vos souliers, monsieur le bourgmestre.

mathis. Ah ! bon… bon. Tiens, Loïs, emporte les bottes ; tu déferas les éperons et tu les pendras dans l’écurie, avec le harnais.

loïs. — Oui, monsieur le bourgmestre. (Elle sort. Annette, qui vient de tirer une boite de la poche du manteau, s’approche de son père.)

annette. — Qu’est-ce que c’est ?

mathis, mettant ses souliers. — Ouvre donc la boite. (Elle ouvre la boite, et en tire une toque alsacienne à paillettes d’or et d’argent.)

annette. — Oh ! mon Dieu, est-ce possible ?

mathis. — Eh bien… eh bien… qu’est-ce que tu penses de ça ?

annette. — Oh !… C’est pour moi ?

mathis. — Hé ! pour qui donc ? Ce n’est pas pour Loïs, je pense ! (Tout le monde s’approche pour voir. Annette met la toque, et se regarde dans la glace.)

heinrich. — Ça, c’est tout ce qu’on peut voir de plus beau, mademoiselle Annette.

walter. — Et ça te va comme fait exprès.

annette. — Oh ! mon Dieu, qu’est-ce que pensera Christian en me voyant ?

mathis. — Il pensera que tu es la plus jolie fille du pays. (Annette vient l’embrasser.)

mathis. — C’est mon cadeau de noce, Annette ; le jour de ton mariage, tu mettras ce