Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IX


Les mardis et les vendredis matin, jours de marché, Kobus avait l’habitude de fumer des pipes à sa fenêtre, en regardant les ménagères de Hunebourg aller et venir, d’un air affairé, entre les longues rangées de paniers, de hottes, de cages d’osier, de baraques, de poteries et de charrettes alignées sur la place des Acacias. C’étaient, en quelque sorte, ses jours de grand spectacle : toutes ces rumeurs, ces mille attitudes d’acheteurs et de vendeurs débattant leur prix, criant, se disputant, le réjouissaient plus qu’on ne saurait dire.

Apercevait-il de loin quelque belle pièce, aussitôt il appelait Katel et lui disait :

« Vois-tu, là-bas, ce chapelet de grives ou de