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Histoire d’un paysan.

Le pauvre enfant n’avait pas cessé de battre de la main gauche. (Page 217.)
Le pauvre enfant n’avait pas cessé de battre de la main gauche. (Page 217.)

pauvre petit tambour du bataillon de chasseurs volontaires de Strasbourg, qui le premier avait découvert les Ébenhussards au loin sur la route, et s’était mis à battre la générale. Un ébenhussard lui avait abattu la main droite en passant, et le pauvre enfant n’avait pas cessé de battre de la main gauche ; il avait fallu l’écraser sous les pieds des chevaux !

Voilà comment la guerre entrait chez nous !

Mais à cette heure j’ai besoin de reprendre haleine. Il faut aussi que j’aille voir deux anciens camarades, qui vivent encore dans la

montagne, et qui me rafraîchiront la mémoire. C’est pourquoi, mes amis, nous allons en rester là quelque temps. Cette première guerre de la république vaut bien la peine qu’on y pense avant de la raconter ; et puis tant d’autres grandes choses se sont passées dans le même temps, qu’il faut mettre de l’ordre dans tout, ramasser ses vieux papiers et ne rien écrire qui ne soit reconnu juste et vrai par les honnêtes gens.

Enfin, si Dieu me conserve la santé, cela viendra bientôt.