Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Le même jour, à la Chambre, Maurice Long, interpellant sur la situation économique, reproche au Gouvernement d’avoir voulu la guerre « agréable et populaire ». Il conclut : « Prenez garde que la France ne soit pareille à ces mourants glorieux à qui l’on n’apporte que des fleurs. » Début d’une aspiration vers la vérité ?

— On aurait trouvé sur un officier allemand l’ordre du Cabinet de l’Empereur, interdisant aux avions allemands d’aller sur Paris.

— Mode et nécessité, les grands bourgeois se restreignent à deux plats. Ils insistent : « Reprenez-en. Il n’y a que ça… »

— Les denrées augmentent toujours de prix. En un jour, le poisson augmente de 50 %. Plus de lait. Même plus de lait condensé chez les pharmaciens. De longues queues pour les pommes de terre. Nulle plainte.

— On me dit que les ouvrières se nourrissent peu, se soutiennent d’alcool et de vin et sont heureuses pourvu qu’elles aillent sur de hauts talons à la mode. Terribles à manier, paraît-il. La sortie des usines Citroën serait un spectacle peu banal.

— L’opinion a ses ondes. Actuellement, à cause des restrictions, on attache de l’importance à la famine. On revient à la formule japonaise : « La victoire à celui qui souffrira un quart d’heure de plus. »

— Le 9. L’Américaine Mme C…, du parti Roosevelt, assure que ses compatriotes, en rompant avec l’Allemagne, ont été vers les vaincus du moment, ne voulant pas de la prépondérance allemande.

— Comment refuser de voir que la guerre sert la réaction ? Dans les églises, le curé draine l’or des fidèles. Partout, des cérémonies d’expiation. Et quand l’Angleterre, obligée de se restreindre, se