Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce n’est pas possible. C’est à la suite de cette publication que Robert Dell, auteur de ces articles, fut expulsé de France.

— Le 20. Painlevé dépose au procès Malvy de la façon la plus chaleureuse. Il refait naturellement l’historique de l’offensive du 16 avril. C’est un sujet qui le hante.

— Le 21. La prise de Château-Thierry, 20.000 prisonniers, 400 canons, hyperexcitent l’opinion. La presse orthodoxe est déchaînée. « N’hésitons pas à jeter toutes nos réserves », crie l’un. Un autre veut la destruction des Hohenzollern. Beaucoup vont en Allemagne. « La joie fait peur », dit Hervé. Capus, attentif à la guerre sans fin, écrit que ce n’est pas le moment de la paix ! Ce n’est jamais le moment, ni quand on avance, ni quand on recule, ni quand on stoppe !

— Je lis à Victor Margueritte l’ordre du jour de Gouraud à ses troupes (du 7 juillet). « Chacun n’aura qu’une pensée : en tuer, en tuer beaucoup, jusqu’à ce qu’ils en aient assez. »

— Un munitionnaire qui fait des avions, des asphyxiants, des bateaux, et toutes fournitures de guerre, tient ce propos : si on lui donnait l’assurance qu’en vingt ans de guerre en écraserait ce nid de vipères, ces 30 millions de Prussiens qui ne vivent que de la guerre (sic), il signerait des deux mains. Que c’est beau, ce souci des générations futures !

— Il y a des critiques dramatiques qui se sont improvisés critiques militaires, d’autorité. Pourquoi pas, puisque cette guerre est nouvelle pour tout le monde ? Mais ils vous expliquent après coup les batailles avec tout l’arsenal des mots anciens, pilier, charnière, rabattement, enveloppement. Oh ! L’énorme bouffonnerie que ce serait, sans les deuils.

— Le 25. J’apprends la mort du général Bout-