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la stabilisation de l’offensive allemande. « Il paraît qu’on en tue énormément. — Tant mieux. — On n’en tuera jamais assez — Les salauds, etc. » Rapprochement curieux, il y a là un des fils de la maison, qui arrive de Suisse. Blessé à la Marne, il a été prisonnier trois ans à Nuremberg. Et il reconnaît qu’il a été admirablement soigné par les Allemands.

— Le 16. En allant chez les Victor Margueritte, vers midi, nous voyons Joffre passer en auto. Il bâille formidablement, à engloutir son chauffeur.

— Le 18. Kuhlmann aurait dit récemment à un Scandinave : « Que l’Entente ait un petit succès ; cela matera les militaristes allemands ; je reviendrai au pouvoir, et ce sera la paix. »

— Le 18. On apprend le soir les contre-attaques de Château-Thierry à Soissons avec Mangin, et de Gouraud entre Reims et Argonne. Ce dernier aurait repris Prunay, aux environs de Reims, mais on le cache, par prudence. Le bruit court que Soissons est dépassé, d’un élan. L’allégresse est vive dans la foule et les États-Majors.

— Le 19. La C. G. T. a clos son Congrès. À une forte majorité, elle confirme sa décision de Clermont-Ferrand de l’an dernier. Elle proteste en termes violents contre le rapport Pérès, de l’affaire Malvy, qui traîne dans la boue les militants ouvriers.

— Cette affaire Malvy prend sa vraie signification. Des vieillards chauvins et ennemis de l’évolution socialiste — c’est tout un — font le procès de la politique qui se conciliait les militants au lieu de les arrêter. Le comique (il est partout !) c’est que ce rapport Pérès, à l’imitation du Clemenceau polémiste, injurie Merrheim. Or, Clemenceau, ministre, fit appel à Merrheim pour apaiser les grèves de mai.

— Je répète qu’on veut faire entrer des événements nouveaux — le choc des peuples en armes —