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l’autre au Président de la Commission des « Onze ». Il rappelle qu’il est en prison depuis six mois. Il demande des juges. La Commission émet à l’unanimité le vœu qu’on lui en donne.

— Le 7. Audition à 4 h. de la C. G. T. par des groupes de la Chambre, même modérés. La C. G. T. vient faire acte de loyalisme. Elle demande la publication des buts de guerre et la fin des persécutions contre les militants comme Péricat.

— Le 7. Résolutions successives du Cabinet quant à l’exode. Le matin, les services devaient être méthodiquement acheminés vers les provinces, le Gouvernement allant à Tours. Le soir, Clemenceau devait se faire ensevelir sous la dernière pierre de Paris… Ces contradictions reflètent des vues militaires. Le G. Q. G. en effet est d’avis, après une bataille malheureuse, de déclarer Paris ville ouverte pour lui épargner la destruction et pour garder aux armées la liberté de manœuvre. Elles se replieraient au sud. Mais Dubail, gouverneur de Paris, fut d’avis de défendre la ville rue à rue. C’est à quoi le Gouvernement se rallie, en antagonisme latent avec le G. Q. G.

— Le 7. De l’Humanité aux Débats, un contre-courant se dessine pour examiner les offres allemandes. On fait allusion au discours récent du Kaiser dans la forêt de Pinon, discours censuré et même controuvé. Il y a en particulier un article significatif, éloquent, de Sembat dans l’Heure. C’est curieux qu’un parlementaire retrouve la raison dès qu’il n’est plus au pouvoir.

— Ce même numéro de l’Heure, sous l’article de Sembat, publie cette note d’une stupéfiante inconscience : « Cette nuit, des Gothas. Leur misérable besogne s’est limitée à un homicide. Les avions alliés auront sans doute mieux travaillé sur Trèves. »