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levé affirmait toujours qu’il ne l’avait pas arrêtée. On rappela que Nivelle s’en défendait également. Quelqu’un dit : « Enfin, qui est-ce qui a arrêté l’offensive ? » Alors, le ministre S… doucement : « Mais, ce sont les Boches. »

— Le mardi 15, les socialistes dénoncèrent à la Chambre l’irrégularité de l’ouverture du coffre de Florence. Nul représentant de l’inculpé, ni de la France à cette opération. Le sous-secrétaire d’État Ignace élude, biaise, dit qu’on ne pouvait pas soupçonner notre alliée l’Italie, dont la loi n’était pas la nôtre et qui opéra. Clemenceau l’approuva en deux mots. Et le même bloc, 370 voix contre 105, suivit le Cabinet.

— Le 17. On sort les dépêches Luxbourg contre Caillaux. Une agence glisse même une perfide erreur de traduction. Elle transmet : capture indésirable au lieu de capture désirable, à propos du paquebot qui ramenait Caillaux en France.

Le sinistre comique de cette histoire, c’est que les mêmes gens, qui depuis 43 mois accusent de mensonge et de félonie tout ce qui vient d’Allemagne, ajoutent soudain une foi absolue au témoignage de l’Allemand Luxbourg ! Il est vrai qu’il s’agit de perdre un Français !

— Le 17. Toujours les pourparlers russes. Maintenant, notre presse ridiculise les maximalistes. On nous les montre grisés de vanité, à traiter avec des généraux gantés, bottes, casques. On nous cache des documents, comme celui où Trotsky approuve Wilson. Au lieu de soutenir des gens qui, voulant ramener la paix, pensent encore aux intérêts généraux des Alliés, c’est un déchaînement d’injures, d’ignominies, de faux, de truquages, toute la haine que devaient nourrir les Impériaux contre la France de 1792.