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end, jamais de fin) ceux que nous appelons « jusqu’auboutistes ».

— On ne parle plus de la réduction des armements. Sera-t-elle incluse dans le statut de la Société des Nations ? C’était pourtant une des rares consolations du cataclysme.

— Le Carnet de la Semaine conte que Poincaré assista, genoux pliés, à un Te Deum à Notre-Dame pour célébrer la prise de Jérusalem.

— Le 27. La conférence de la C. G. T. à Clermont-Ferrand vote à l’unanimité une motion déplorant l’attitude de la presse, l’imprécision des buts de guerre, réclamant les conditions de la Paix selon les formules de Wilson et de la Révolution russe. Elle fait appel à la classe ouvrière de tous les belligérants et demande une conférence internationale.

— Le 29. Jour de deuil. On interpellait à la Chambre sur la révision des buts de guerre et l’attitude envers la Russie. Pour les buts de guerre, Pichon n’a rien promis. De molles et louches paroles. Quant aux Russes, Sembat criait : « Ne les laissez pas seuls avec les Allemands ! Ils voient en la France la mère de la Révolution ! » Il s’offrait à aller là-bas. Et pour qui connaît sa vie douillette, sa santé fragile, l’extrême urgence d’un tel voyage apparaît. Moutet fut émouvant. Mais il n’obtint rien. Sans consulter même les Alliés, Pichon refusa d’examiner la paix proposée par les pourparlers russes. Ah ! Le malheur pour ce pays que Clemenceau préside à ses destinées quand cette occasion s’offre ! Ne dressera-t-on pas le constat de cet aveuglement ?

— Le 31. La Chambre a voté la loi de procédure que le Sénat avait dû créer pour traduire d’anciens ministres devant la Haute-Cour. Ce fut à l’intention de Malvy, qui attend toujours…