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un vrai triomphe, s’élevant audacieusement, sur les ruines de l’accusation, jusqu’aux sommets de sa politique. On appréhendait les clameurs de la droite et des tribunes. Tout fut silencieux, même Clemenceau. Les Gauches applaudirent. Caillaux connut de nouveau le cordial des chaudes poignées de main.

Renaudel aussi se surpassa, accusa Clemenceau d’exploiter les scandales, confondit Ignace qui se défendait d’avoir rédigé le réquisitoire Dubail et, ayant mis en cause Poincaré, fut interrompu par deux cents députés hurlant : « Poincaré ! » sur l’air des Lampions, sans que le Président pût intervenir.

— Le 25. Publication des propositions de paix maximalistes. Elles exigent bien le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à se grouper selon leur origine ethnique. Déjà la presse dénonce la « manœuvre » des Allemands, qui vont essayer de généraliser la paix russe.

L’ambassadeur Noulens a reçu Trotsky, le maître de l’heure russe. Vite, on nous déclare que l’entretien était officieux. Ah ! que nos maîtres ont peur de la paix !

Les Russes demandent que des représentants alliés assistent aux négociations. « Manœuvre ! » hurle notre presse.

— Une réclame de la Revue du Casino de Paris : « Les cent cinquante femmes qui marchent en l’air. Les soixante-quatre fleurs merveilleuses. Les trente-deux jambes en feu, etc. » Lumières, parures, tout, dans la salle, éclate de luxe insolent. On loue trois semaines d’avance. La rue de Clichy est interdite à la circulation. Un des auteurs est Bousquet, blessé comme sous-lieutenant mitrailleur, et qui garde un éclat d’obus dans le foie…

— Les Anglais appellent never-endistes (never