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— Le parti travailliste anglais vote la participation à Stockholm par 1.800.000 voix contre 500.000. C’est en particulier l’œuvre du ministre Henderson. Mais, tout de même, tout ce qu’on nous cache !

— Suppression de la Société d’Études et documentation historiques, qui se proposait de rechercher les origines de la guerre. Il y avait là-dedans Séverine, le général Percin, Morardht, Demartial. Un jour, ils trouvèrent la porte de leur local close.

— Tout homme au pouvoir cesse d’être lui-même. Il devient la marionnette aux mains de sa clientèle. Aussi tous les gouvernements représentent-ils, fatalement, les forces de tradition, de guerre, les seules qui comptent et se fassent écouter.

— Le 14. On voit parfois percer cet abominable espoir que la révolution future sera évitée par la prolongation de la guerre, tous ceux qui eussent fait cette révolution ayant péri à la guerre.

— Le 15. Mort d’Almereyda à la prison de Fresnes. Les uns disent qu’il s’est pendu à la barre de son lit avec un lacet de soulier. Les autres qu’on l’a aidé à mourir avant qu’il ne parle.

— Le 16. Un homme d’affaires, mêlé à des entreprises d’obus, d’avions, d’asphyxiants, dit devant moi l’action dissolvante de la guerre sur la moralité générale. Sauf quelques incorruptibles, les parlementaires seraient accessibles aux tentations. Il cite telle maison d’aviation où un homme est littéralement chargé du service de corruption. Il sait ceux qu’on peut « avoir » avec des déjeuners, des femmes, un chèque, pour emporter une commande, se rendre favorable une Commission. Les Ministres sauraient les noms de ces députés vénaux, mais ne pourraient rien contre.

Le même, dans une autre direction, dit que les grands profiteurs ne sont pas les fabricants, mais