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— « Ce sont les gouvernements et non les peuples qui font la paix », a-t-on dit récemment. Hélas ! C’est aux peuples qu’on fait faire la guerre, et non aux gouvernements. Tout est là.

— Les causes des rébellions seraient :

1o La trop longue présence en première ligne sans relève, après l’attaque, faute, souvent, de trouver des éléments de remplacement.

2o Les permissions espacées de plus de 4 mois, contre tout droit.

3o Le sentiment de l’échec du 16 avril et la résolution des troupes de ne pas recommencer.

4o Le regret qu’on n’ait pas écouté les offres de paix du 12 décembre 1916.

5o Le refus d’aller à Stockholm.

6o La lassitude générale.

— Le 10. J’ai horreur de ces « Journées » où des enfants, des fillettes, des femmes, se jettent sous vos pas dans la rue, le métro, le train, l’aumônière à la main. Cette fois, c’est pour « l’Armée d’Afrique » que l’on quête. Quoi avec 115 millions par jour, la nation demande l’aumône pour son armée ?

— Encore les mutineries. Ici, un régiment chanta l’Internationale, drapeau rouge en tête. Ailleurs, les hommes demandaient des délégués, à la Russe. Là, ils auraient ligoté un général et l’auraient emmené dans les tranchées.

— Abdication de Constantin, roi de Grèce… Elle remplit d’aise la bourgeoisie. On a « mouché » un homme hostile aux Alliés. On reconnaît que cela ne change rien à la guerre. Il paraît que les résistances de l’Angleterre, et de l’Italie furent dures à vaincre pour parvenir à ce coup de force.

— Victor Margueritte avait écrit que Norman Angel avait eu raison, que l’idée que la guerre peut procurer des conquêtes est une Grande Illusion. La