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L'ouvrier fig. 2. ayant chargé son grainoir de la poudre qui a passé par le premier, verse ce qu'il contient dans le grainoir de l'ouvrier fig. 3. celui-ci à son tour dans le grainoir de l'ouvrier fig. 4. ainsi de suite, quel que soit le nombre des ouvriers employés à cette manœuvre. Pendant cette opération l'ouvrier fig. 2. recharge son grainoir avec une pelle de bois, il fait passer ainsi de main en main une charge à chaque ouvrier; alors tous les grainoirs étant chargés, chaque ouvrier y place son rouleau, il le fait glisser & rouler dans l'intérieur du grainoir jusqu'a ce que toute la matiere qu'il contient soit passée à travers, ce qui se fait en balançant & en glissant le grainoir sur le bâton quarré qui traverse la maye, lequel sert d'attelier à chaque ouvrier.

La matiere étant grainée forme autant de tas particuliers qu'il y a d'ouvriers; on la rassemble en un seul tas pour la tamiser dans des tamis montés de toile de crin, afin d'en extraire le poussier & laisser le grain dans le tamis, d'où on le verse dans des corbeilles.

A B C Plusieurs tonneaux ou gueules-bées dans lesquels on met le poussier qui doit être reporté au moulin comme il sera dit ci-après, ou la poudre, en attendant qu'elle passe dans les autres atteliers. F corbeille ou tine ronde servant à transporter la poudre au moyen du bâton que deux ouvriers portent sur leurs épaules.

Bas de la Planche.

Plan d'un quart du grainoir. Le grainoir ou attelier où on graine la poudre est éclairé par quatre croisées & une porte, la maye ou les mayes regnent tout au tour, le plafond est soutenu par deux poteaux X autour desquels on range les tonneaux A, B, C, D, E qui contiennent les matieres dont on a parlé ci-dessus. 1 grainoir à gros grains placé sur son bâton quarré & garni de son rouleau. 2, 3, 4, grainoirs percés de trous du grain de la poudre à giboyer avec chacun leurs rouleaux.


PLANCHE XII.

Fig. 1. Grainoir vû en plan & garni de son rouleau; ce grainoir a deux piés & demi de diametre, & a intérieurement environ six pouces de profondeur.

2. Le même grainoir en perspective, il a extérieurement huit pouces de hauteur.

3. Le rouleau vû en plan, il est de bois & a huit pouces de diametre.

4. Le rouleau vû de profil, il a deux pouces & demi d'épaisseur, les angles en sont un peu arrondis.

On met les rouleaux dans les cribles à grainer la poudre pour déterminer la pâte à se briser & à passer à-travers les trous du grainoir; mais la poudre qui a été fabriquée sous les meules étant beaucoup plus dure que celles des batteries, comme moins humectée, on emploie dans les grainoirs des boules de cuivre, au-lieu de rouleaux de bois.

5. Tamis monté en toile de crin, il a les mêmes dimensions que le grainoir.

6. Le même tamis en perspective.

7. A B Bâton quarré sur lequel on promene & on balance le grainoir pour grainer la matiere. a & b tasseaux qui sont fixés aux faces intérieures de la maye pour porter le bâton quarré.

8. Maye représentée en perspective & profil, dessinée sur une échelle triple, ainsi que toutes les autres figures de cette Planche.

La maye a quatre piés de large de dehors en dehors, deux piés neuf pouces de hauteur sur le devant ou côtés des ouvriers, trois piés quatre pouces du côté opposé, & environ douze pouces de profondeur; les poteaux montans sont à la distance de sept piés les uns des autres, & ont six pouces d'équarrissage, le tout est composé de madriers de chêne de trois pouces ou trois pouces & demi d'épaisseur, assemblés sans aucune ferrure.

9. Pelle servant à charger les grainoirs ou les tamis, elle est de bois & n'a rien de particulier.

Dans les moulins à pilons ou batteries ordinaires, composées de 24 pilons, la quantité de matiere est de 480 liv. à 20 liv. pour chaque mortier. Lorsque cela a passé par le grainoir, il ne rapporte ordinairement que 220 à 240 liv. de grains, le reste se réduit en poussier & se rebat de nouveau pour être grainé, ainsi qu'il sera dit ci-après.


PLANCHE XIII.

La vignette représente l'attelier de l'essorage & du séchage.

Le séchoir est un grand bâtiment assez semblable à une serre chaude pour élever des plantes; la face de devant qui doit être tournée vers le midi, est garnie de grands vitreaux à-travers lesquels les rayons du soleil peuvent passer. L'intérieur de ce bâtiment est occupé par des chantiers sur lesquels on pose des tables où on met essorer la poudre; l'espace au-devant de cet attelier est garni de semblables chantiers & de semblables tables où on fait sécher la poudre en plein air après qu'- elle a reçu plusieurs préparations. On voit dans la vignette quatre rangs de ces tables extérieures, leur nombre & leur étendue varient selon le plus ou le moins de fabrication.

Bas de la Planche.

Plan du séchoir pour l'essorage, & d'une partie des tables qui sont au-devant. A, B portes de l'essorage, pratiquées dans les murs latéraux; le mur postérieur est fortifié de distance en distance par des contreforts qui contrebuttent l'action de la face inclinée des chassis. C E, D F chevalets sur lesquels sont placées les tables à la hauteur de deux piés & demi; les tables ont sept piés de large, & sont formées par des planches de cette longueur qui traversent d'un chevalet à l'autre. G table séparée du reste H I &c. I drap de toile qui est ployé, & dans lequel la poudre qui étoit répandue dessus pour essorer est renfermée pour être transportée dans un autre attelier. K & L deux draps étendus sur la table prêts à recevoir la poudre au sortir du grainoir. M drap chargé de poudre; il y en a 50 liv. que l'on répand également sur la surface du drap au moyen d'un rabot ou rateau denté; la poudre reste ainsi étendue environ une demi-heure en été, & en hiver suivant que le tems est favorable; on a soin de la raboter souvent, afin que la poudre qui est dessous, vienne dessus, & reçoive également les impressions de l'air. Quand la poudre est suffisamment essorée, on ploie les draps dans lesquels on la rassemble, & les ouvriers la transportent dans un attelier semblable au grainoir où on l'égalise, on la tamise ensuite; on se sert pour la premiere opération de grainoirs semblables à ceux avec lesquels elle a été formée, & on fait cette opération pour ôter les pelotons de poussier & les grains un peu trop gros qui s'y trouvent; les uns & les autres restent dans le grainoir, c'est ce qu'on nomme égalisures; on tamise ensuite pour en séparer le poussier qui a passé à-travers le grainoir.

Les tables extérieures servent de séchoir pour sécher la poudre après qu'elle est sortie du lissoir. c e, d f chevalets dont les piés sont scellés en terre. g g table composée de deux parties qui ont trois piés & demi de large chacune, & sept piés de long. h h table dont les deux parties sont jointes. On met autant de ces tables auprès les unes des autres que la longueur des chevalets en peut contenir. l, l deux tables sur chacune desquelles un drap est étendu; les bords de ces draps sont roulés pour empêcher la poudre de se répandre, & leurs coins sont chargés de pierres pour empêcher le vent de les enlever: les autres rangs de tables sont construits de la même maniere, & servent au même usage.


PLANCHE XIV.

Le haut de la Planche représente le profil ou coupe transversale du séchoir pour l'essorage, dont le plan & l'élévation sont dans la Planche précédente. A B chassis vitré. E F mur qui lui est opposé. F G contrefort. C D chevalets sur lesquels les tables sont posées. c d; e f chevalets & tables extérieures sur lesquelles on fait sécher la poudre.