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rieures & des quatre taches transparentes. Voyez la Phalene à miroir de la Chine dans la Planche suivante.

La petite Phalene de la fig. 5. est très-agréable par ses couleurs, elle a les ailes supérieures d’un jaune clair & traversées de plusieurs petites bandes blanches ponctuées de noir, les ailes inférieures sont d’un rouge clair, avec des bandes longitudinales d’un rouge plus foncé: on trouve cette Phalene à la Caroline.

La Phalene de la fig. 6. est très-singuliere par la forme de ses ailes inférieures, elle est presque en entier d’un jaune clair, & elle a sur chacune des ailes une tache ronde, faite à-peu-près comme un œil, & dont le milieu est transparent: on la trouve à la Martinique. J’ai fait copier toutes les figures de cette Planche d’après les Planches enluminées de Mademoiselle Merian, parce qu’il n’y avoit ici aucun de ces objets en nature; M. Mauduit s’est procuré depuis la belle Phalene de la fig. 6.

PLANCHE LXXXII.

La Phalene fig. 1. paroît au premier coup d’œil avoir quelque rapport avec celle de la fig. 4. de la Planche LXXXI. & même on leur a donné à toutes les deux le nom de Phalene à miroir; mais si on les examine un peu attentivement, les ressemblances disparoissent, & l’on voit au contraire de grandes différences. La Phalene dont il est ici question se trouve à la Chine, les taches transparentes des ailes sont triangulaires, & entourées de noir, & les ailes supérieures sont conformées autrement que celles de la Phalene à miroir d’Amérique, le fond de la couleur est la seule chose où on puisse trouver de la ressemblance entre ces deux Phalenes, elles ont toutes les deux la face supérieure des ailes d’un roux plus ou moins ardent, avec des traits noirs & des bandes blanches, la face inférieure est d’une couleur rousse plus rembrunie.

La Phalene de la fig. 2. est la plus grande que l’on connoisse pour l’étendue des ailes, elle a les antennes en filets & non en peigne comme celle de la fig. 1 les quatre ailes ont la face supérieure d’un gris blanchâtre, plus ou moins foncé en différens endroits, avec des lignes noires en zigzag, la face inferieure a les memes couleurs que la face supérieure, seulement la couleur noire est moins foncée & le gris est plus blanchâtre: on trouve cette grande Phalene à Cayenne.


PLANCHE LXXXIII.

Tous les insectes de cette Planche sont de la classe de ceux qui n’ont point d’ailes. L’Araignée fig. 1. a pour caracteres génériques huit pattes & huit yeux; les fig. 1. & 2. représentent deux différentes especes d’Araignée; celle de la fig. 1. est la plus grande que l’on connoisse, il y a des individus qui ont jusqu’à huit pouces de largeur depuis l’extrémité de l’une des pattes jusqu’au bout d’une autre patte de l’autre côté, le corps a jusqu’à trois pouces de longueur, & plus d’un pouce d’épaisseur: ce sont les Araignées de cette espece qui tuent les Colibris & qui mangent leurs œufs, elles sont fort communes en Amérique.

La fig. 2. représente l’Araignée connue sous le nom de Tarentule, sa morsure n’est pas à beaucoup près aussi dangereuse qu’on l’a prétendu pendant longtems. J’ai un ami qui a voyagé en Italie, & qui a séjourné quelque tems aux environs de Tarente; pour vérisier si la morsure de la Tarentule étoit venimeuse, il fit mordre plusieurs animaux sans qu’il en ait vû des effets apparens, il détermina même des paysans du lieu à se faire mordre par des Tarentules, en leur promettant une petite récompense, ce qui prouve que les gens le plus à portée de connoître ces Araignées ne les croient pas venimeuses; aucunes des morsures qu’il fit faire sur des hommes & sur des animaux, ne produisit l’espece d’engourdissement qu’on a attribué au venin de cet in secte, & toutes les playes se guérirent aussi promptement que si ce n’eût été que des piquures d’épingles ou d’un autre corps dur; je crois donc que l’on peut, d’après ces faits, regarder comme des fables tout ce qu’on dit des effets de la morsure de la Tarentule: on trouve de ces Araignées en Amérique, qui ressemblent entierement à celles d’Italie, elles sont seulement un peu plus grosses.

L’insecte de la fig. 3. est d’un genre particulier, & tient le milieu entre l’Araignée & le Crabe, aussi l’a-t-on appellé l’Araignée-Crabe, parce qu’il a la forme d’un Araignée, & qu’il est recouvert en entier d’une croûte comme les Crabes; on lui a aussi donné le nom de Pro-Scorpion, ses antennes sont droites, terminées par une espece de bouton, & placées derriere la premiere paire des jambes qui sont plus grosses que les autres, & terminées par un simple corcelet & non pas par une pince: cet insecte se trouve en Amérique.

La Scolopendre fig. 4. a pour caracteres génériques le corps applati, les antennes filiformes, & composées de plusieurs articles courts, & vingt-quatre pattes au-moins. La Scolopendre dont il est ici question en a quarante, vingt de chaque côté; au reste, ce dernier caractere ne suffit pas pour distinguer les différentes especes; M. Geoffroy prétend que quand ces insectes sont jeunes ils ont peu de pattes, & qu’à mesure qu’ils prennent de l’accroissement le nombre des pattes & des anneaux du corps augmente: la Scolopendre qui a servi de modele pour la fig. 4. se trouve en Amérique.

Le Scorpion fig. 5 a comme le Crabe, dix pattes, les deux premieres en forme de pince, le corps couvert d’une croûte, & la queue composée de plusieurs lames; mais il a un caractere particulier qui mérite bien qu’on fasse de cet insecte un genre à part, ce caractere consiste dans un aiguillon situé à l’extrémité de la queue, dont l’insecte se sert pour blesser & même tuer sa proie; la plûpart des Scorpions causent par la piquure de cet aiguillon une enflure plus ou moins considerable, & même qui cause quelquefois la mort. Celui dont il s’agit ici est un des plus gros que l’on connoisse, il se trouve à Madagascar; il est presque entierement noir, à l’exception du bord des anneaux du corps qui sont blanchâtres; on assure qu’il est très venimeux, & qu’il cause la mort en peu de tems à ceux qui en sont piqués.


PLANCHE LXXXIV.

Le Pou est de la classe des insectes apteres, c’est-à-dire qui n’ont point d’ailes. Ces insectes different des autres non-seulement par ce caractere, mais encore en ce qu’ils ont leur forme parfaite au sortir de l’œuf, au lieu que les autres insectes passent par plusieurs états & subissent plusieurs changemens avant de parvenir à leur état parfait qui correspond à l’état adulte des autres animaux. Les apteres croissent pendant quelque tems après leur naissance, & changent pour la plûpart de peau, mais leur forme reste toujours la même. La puce est le seul insecte aptere connu qu’il faille excepter, car elle subit les mêmes métamorphoses que les autres msectes.

Le Pou a pour caracteres génériques six pattes, deux yeux, les antennes filiformes, & le ventre simple, c’est-à-dire sans filets à la queue. On distingue un grand nombre d’espece de poux; car presque chaque espece d’animal, comme quadrupedes, oiseaux, insectes, reptiles, cétacées, &c. a une espece particuliere de pou & quelquefois plusieurs; on en a même trouvé sur certaines especes de poissons. Le Pou qui est représenté sur cette Planche, est celui de l’homme; il a été observé avec un microscope solaire par Hook qui en a donné dans sa Micrographie la figure que j’ai fait copier. Toutes les parties de cet insecte sont grossies en proportions relatives, de même que le cheveux que le Pou saisit avec ses crochets. Swammerdam croit après la dissection qu’il a faite du Pou de l’homme, que cet insecte est hermaphrodite, c’est-à-dire qu’il a les deux sexes. D’après la forme de la tête telle qu’elle est représentée dans cette figure, on voit que le pou n’a point de trompe, on distingue seulement au bout de la mâchoire inférieure une espece d’aiguillon qui sert à percer la membrane des vaisseaux sanguins de la peau pour en faire sortir le sang que le Pou boit ou suce avec sa gueule, au lieu de le pomper avec une trompe comme la plûpart des auteurs qui ont parlé de cet insecte, l’ont dit.