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& la largeur du corps, le corcelet est d’une seule couleur rougeâtre, & les étuis ont de plus des bandes noires sur les côtés, & ils sont ponctués de noir sur le milieu, le bord des étuis & du corcelet est entierement noir.

La Cantharide a pour caracteres génériques cinq articles aux quatre pattes de devant, & quatre aux deux pattes de derriere, filiformes, le corcelet raboteux, & non bordé.

La Cantharide de la fig. 9. a le corps à-peu-près cylindrique, de façon que les étuis semblent l’entourer entierement; le corcelet est moins large que le corps, & traversé longitudinalement par un sillon profond & noir; la tête, les antennes, le corcelet, les pattes, & tout le dessous du corps ont une couleur noire foncée, les étuis sont roux & traversés sur leur largeur par trois bandes dentelées noires qui occupent à-peu-près moins d’espace que la couleur rousse. On trouve cette Cantharide à la Chine; il y en a une espece en Provence, qui a beaucoup de rapport avec celle-ci, & qui n’en differe même qu’en ce qu’elle est plus petite.

Le Tembrion a pour caracteres génériques cinq articles aux quatre pattes de devant, & quatre aux deux pattes de derriere, les antennes filiformes, le corcelet uni & bordé.

Le Tembrion de la fig. 10. est entierement noir, il ne peut pas voler, car il n’a point d’ailes inférieures; les étuis sont réunis l’un à l’autre, se prolongeant sur les côtés & enveloppant le corps presqu’en entier; ils ont chacun quatre larges sillons séparés les uns des autres par un crete tranchante; la premiere articulation des jambes de devant est transparente. On trouve cet insecte en Egypte & en Provence.

La Blatte a pour caracteres génériques les étuis mols, cinq articles aux deux premieres paires de pattes, & quatre seulement à la derniere, les antennes filiformes & deux longues vésicules placées aux côtés de l’anus, & ridées transversalement.

On voit à la fig. 11. la Blatte domestique de l’Amérique, appellée Ravet, trop connue par les dégâts qu’- elle fait dans les maisons en rongeant non-seulement toutes sortes de hardes, les linges, les livres, &c. mais même les fruits, les viandes, &c. Elle est en entier d’une couleur brune jaunâtre; les pattes & les antennes sont d’un brun plus foncé, & le corcelet a les bords blancs sur la largeur d’environ une ligne. Cette couleur blanche n’est pas constante dans tous les individus, il y en a dont le corcelet est entierement de même couleur que les étuis.

On voit à la fig. 12. une autre Blatte d’Amérique qui ne differe de la précédente qu’en ce qu’elle est moins alongée & plus large. Je croirois volontiers que ces différences ne sont que des variétés d’âge ou de sexe.

La Blatte de la fig. 13. se trouve aussi en Amérique. Sa couleur est aussi à-peu-près la même que celle des Blattes précédentes: cependant je ne doute pas qu’elle ne soit d’une espece particuliere; car il y a trop de différence pour la grandeur.


PLANCHE LXXVIII.

Les fig. 1. & 2. représentent deux genres d’insectes Coléopteres, de l’ordre de ceux qui ont trois articles à toutes les pattes. Le Grillon, fig. 1. a pour caracteres génériques les antennes filiformes, deux filets à la queue, & trois petits yeux lisses. Les caracteres génériques du Criquet, fig. 2. different peu de ceux du Grillon, il a les antennes filiformes, & plus courtes de moitié que le corps, & trois petits yeux lisses.

Le Grillon de la fig. 1. se trouve en Amérique, il est entierement brun, à l’exception de quelques traits jaunâtres qui sont sur les étuis des ailes.

Le Criquet de la fig. 2. se trouve à Cayenne, on lui a donné le nom de Capuchon, par rapport à la forme du corcelet qui se prolonge de façon qu’il ressemble assez bien à un capuchon de moine. Le fond de la couleur des ailes est noirâtre avec des bandes transversales blanches & transparentes, le corcelet, les pattes & les antennes sont jaunâtres.

La fig. 3. représente une Sauterelle insecte Coléoptere, de l’ordre de ceux qui ont quatre articles à toutes les pattes: la Sauterelle a tant de ressemblance avec le Criquet qu’on les avoit toujours confondus ensemble jusqu’à M. Geoffroi qui en a fait deux genres particuliers.

La Sauterelle a pour caracteres génériques les antennes filiformes & plus longues que le corps, & trois petits yeux lisses. On voit que la Sauterelle differe du Criquet, non-seulement par le nombre des articles des quatre pattes, mais encore par la longueur des antennes, d’ailleurs la Sauterelle a le tarse composé de quatre pieces, au-lieu que dans le Criquet il n’y en a que trois.

La Sauterelle de la fig. 3. se trouve à Cayenne, elle a beaucoup de ressemblance avec notre grosse Sauterelle verte, je ne parlerai pas de ses couleurs, l’individu qui a servi de modele étoit dans de l’esprit-de-vin, & m’a paru décoloré.

Les fig. 4. & 5. représentent des Mantes insectes Coléopteres, de ceux qui ont cinq articles à toutes les pattes; la Mante a pour caracteres génériques les antennes filiformes.

La Mante de la fig. 4. est la plus grande espece que l’on connoisse, elle est bien conservée dans le cabinet de Madame la présidente de Bandeville; cet insecte est dans son état parfait, c’est-à-dire avec ses ailes, car les Sauterelles, les Mantes, les Criquets, les Grillons, &c. n’acquiérent des ailes que quelque tems après qu’ils ont pris tout leur accroissement: la Mante dont il s’agit ici se trouve à Cayenne, ses étuis ne sont pas à beaucoup près assez grands pour avoir les ailes, il y a sur le corcelet de petits tubercules pointus. Je ne parle pas des couleurs de cet insecte, parce qu’elles m’ont paru altérées. J’ai vû au cabinet du Roi ce même insecte en nymphe, c’est-à-dire sans ailes, il est aussi grand que l’insecte parfait, & cependant on ne voit pas encore paroître les ailes.

La Mante de la fig. 5. est très-singuliere par rapport à la grosseur du troisieme article des jambes de devant, & des appendices des jambes de derriere; comme on ne voit pas encore la naissance des ailes, peut-être cet insecte seroit-il devenu encore plus grand: il avoit été envoyé de Saint-Domingue.


PLANCHE LXXIX.

La Cigale a pour caracteres génériques trois articles aux tarses, trois petits yeux sur le derriere de la tête, les antennes moins longues que la tête, & composées de cinq pieces, une trompe recourbée en-dessous, & quatre ailes droites.

La Cigale de la fig. 1. se trouve à Cayenne, & ressemble parfaitement à celle que l’on trouve si communément en Provence, en Languedoc, & même à celle de la Chine; celle-ci est la plus petite des trois, celle de Provence la plus grande, & celle de Cayenne tient le milieu entre les deux autres.

La Pro-cigale forme un genre qui ne differe de celu de la Cigale, qu'en ce que les antennes des Pro-cigales ne sont composées que de deux pieces, qu'elles n'ont que deux yeux sur le derriere de la tête, & que les ailes se croisent quand elles sont pliées.

On voit à la fig. 2. & 3. deux Pro-cigales; celle de la fig. 2. est très-singuliere par la propriété qu'elle a d'être lumineuse dans l'obscurité, la lueur qu'elle répand ne sort pas des derniers anneaux du ventre comme celle du Ver-luisant, mais de la tête qui est très-grosse à proportion du reste du corps, & composée de dix lames réunies par des sutures; ces lames sont transparentes & laissent passer les rayons du corps lumineux qui est dessous, de façon que la tête de cet insecte a quelque ressemblance avec une lanterne, ce qui lui a fait donner le nom de Porte-lanterne. Si l'on renferme un ou deux de ces insectes dans un bocal de verre, ils répandent autant de lumiere qu'une bougie de nuit; les quatres ailes sont transparentes & d'un jaune verdâtre mêlé de taches brunes & de taches rougeâtres; les ailes inférieures sont moins longues que les supérieures, & ont deux grandes taches presque rondes qui ressemblent à