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le bras b, qui permet au crochet G de la fusée de passer entre lui & la platine. On appelle garde-chaîne les pieces b, B r, qui empêchent de trop remonter la montre.

Le ressort, fig. 10. fait voir le moteur d'une montre dans son état naturel & développé: il se met dans le barillet ou tambour A Pour le faire entrer dans le barillet on se sert d'un arbre portant un crochet qui agit sur le bout intérieur du ressort, lequel porte une ouverture pareille à celle o du bout extérieur. Ainsi, tournant cet arbre, les spires du ressort se resserrent & s'approchent, & on leur fait occuper un petit volume capable d'entrer dans le barillet A. Un bout de l'arbre a porte quarrément une roue R, fig. 9. qu'on appelle roue de vis sans fin; elle doit être de l'autre côté du barillet; mais comme elle n'auroit pû être vûe, on l'a représentée dessus, comme on voit, pour en mieux faire sentir l'usage; les dents de cette roue entrent dans le pas de la vis sans fin V, fig. 4. Pl. B B: c'est au moyen de cette roue R, & de la vis V, que l'axe du barillet reste immobile, tandis que le barillet tourne & que le ressort se monte, selon que l'y oblige la fusée, & qu'il se développe ensuite par sa force naturelle, qui tend à reprendre la premiere situation. Pour cet effet un des bours r du ressort s'accroche à l'arbre immobile a, & l'autre tient au barillet A, & par conséquent celui-ci tourne, selon qu'il est entraîné par le ressort; ainsi les spires du ressort s'enveloppent l'une sur l'autre, lorsqu'avec la fusée on fait tourner le barillet, & avec lui le bout o, & ainsi de suite, &c.

Le bout extérieur du ressort est détrempé pour faire l'ouverture o, ce qui le rend sujet à fléchir près de l'endroit où il est accroché, & à frotter contre les spires de ce ressort. Pour y obvier on se sert d'une piece qu'on appelle barrette. Cette piece traverse le barillet dans son épaisseur à 60 degrés environ du point de la circonférence intérieure du barillet où est placé le crochet. Elle s'applique sur la lame du ressort à l'endroit où elle est trempée; & c'est de ce point que l'on compte l'action du ressort: de même que celle du ressort spiral du balancier des montres se compte de la fente du rateau.

La vis sans fin V porte un bout quarré, au moyen duquel on peut faire tourner l'arbre du barillet, & donner plus ou moins de tension au ressort.


PLANCHE X. 3. suite, cotée DD. Montre à réveil.

Cette Planche & son explication ont été tirées du livre de M. Ferdinand Berthoud.

Les montres à réveil sont disposées de maniere qu'une heure étant donnée, un marteau frappe sur un timbre, & fait un bruit capable d'éveiller. Le marteau est mis en mouvement par un petit rouage particulier, sur lequel agit un ressort semblable à celui, Pl. VI. fig. 5. mais qui est plus petit. Lorsqu'on veut que le réveil frappe, on fait tourner le cadran A, fig. 1. jusqu'à ce que l'heure à laquelle on veut s'éveiller se trouve sous la pointe E de l'aiguille des heures; on remonte le ressort du réveil & on laisse marcher la montre. Lorsque l'aiguille des heures est parvenue sur le grand cadran à l'heure marquée par l'aiguille sur le cadran A, une détente qui communique au cadran donne la liberté au petit rouage de tourner & de faire frapper le marteau sur le timbre. Il y a différens moyens mis en usage pour faire des réveils; mais celui de tous qui est le plus simple, le plus facile à exécuter, & qui médiocrement fait est le plus solide, est celui dont on va voir la description, & que représentent les figures 1, 2, 3, 4.

B est le barillet ou tambour du mouvement. A la roue de fusée. F la fusée. S la chaîne. G le crochet qui arrête contre le garde-chaîne. C la grande roue moyenne. D la petite roue moyenne. E la roue de champ; & R, fig. 4. la roue de rencontre ou d'échappement.

Les roues C & R, fig. 3. sont les roues de cadran.

Voilà toutes les parties d'une montre ordinaire, semblable à celle décrite ci-devant, il n'est donc pas besoin de répéter ici cette description; nous nous arrêterons simplement à ce qui regarde le réveil.

La roue G, fig. 2. est la premiere roue de réveil; elle est portée par l'axe m, sur lequel est fixé le rochet N, qui agit sur l'encliquetage porté par la roue G.

La platine, fig. 4. s'applique sur celle, fig. 2. qui porte les piliers, ce qui forme la cage dans laquelle se meuvent les roues de la seconde figure: cette platine, fig. 4. ainsi mise, l'axe m passe dans le trou du barillet B, en-sorte que son crochet N entre dans l'œil intérieur du ressort ou moteur du réveil contenu dans le barillet. Ainsi lorsqu'on remonte cet axe, le crochet qu'il porte tend le ressort, dont le bout extérieur est attaché au bord extérieur du barillet; & lorsque le ressort ramene le crochet ou axe N & le rochet m, celui-ci agit sur le cliquet porté par la roue G, & l'oblige de tourner, ainsi que la roue n portée par le pignon g, & dans lequel elle engrene, & fait par-conséquent aussi tourner le pignon f: sur celui-ci est fixée la roue ou rochet R qui est posé sur l'autre côté de la platine, fig. 3. de même que la roue n: les pivots de ces roues tournent dans les trous du pont H.

Les dents du rochet R d'échappement, fig. 3. agissent alternativement sur les leviers a, b, qui se communiquent le mouvement réciproquement, au moyen des dents que ces leviers a, b, portent. Le levier a est fixé & mis quarrément sur le pivot prolongé p du marteau du réveil m, fig. 5. Ce marteau est mobile, & se pose en I, fig. 2. & passe sous le barillet B du mouvement; l'autre levier b se meut sur une broche que porte la platine, fig. 3. Ces deux leviers a & b étant mis en mouvement par le rochet R, on voit que le marteau M, fig. 2. tournera, allant & venant alternativement de côté & d'autre, & que si l'on place en M & M un corps sonore, comme par exemple un timbre, ce marteau le fera sonner avec une force relative à l'espace que le marteau parcourra, à la masse du marteau, à la force du moteur ou ressort, & enfin à la grandeur du timbre. Le bruit que doit faire un réveil dépend donc de ces différentes choses, & de la maniere dont la force du ressort se communique au moteur, &c.

La piece A, fig. 3. est portée quarrément par le pivot prolongé de l'axe ou arbre m, fig. 2. Ce quarré ou pivot passe au cadran & sert à remonter le réveil: cette piece porte une dent dont l'usage est de regler le nombre de tours dont on doit remonter le ressort du réveil. La petite roue F porte trois dents, qui n'occupent qu'une moitié ou partie de la circonférence; ensorte que si l'on fait tourner la dent de la piece A, elle entrera alternativement dans les vuides des dents de la roue F, & cela jusqu'à ce que cette roue F présente la partie où il n'y a pas de dents: pour lors la dent de la piece A ne pourra plus tourner, & ce ressort sera remonté: enfin lorsque le ressort se développera, il ne tournera qu'au point où la dent de la piece A viendra poser sur le bord de la roue.

La roue F tourne sur une broche ou vis portée par la platine: le ressort ou piece G presse cette roue F, de maniere qu'elle ne tourne qu'à frottement, lorsqu'elle y est obligée par la dent de la piece A. Voyons maintenant comment le rouage & le moteur sont retenus lorsque le ressort est monté, & par quel moyen le réveil part à une heure précise à volonté.

Le levier b, fig. 3. porte la partie angulaire 1, 2, dans laquelle entre l'angle d formé sur le bras de la détente d f 4, mobile en f; le bras f 4 vient poser sur une plaque p fixée sur un canon qui entre à frottement sur celui de la roue C de cadran: cette plaque p fait donc un tour en douze heures.

Pendant tout le tems que le bras f 4 appuye sur le bord de la plaque p, les leviers a & b étant retenus par l'angle d de cette détente, ne peuvent tourner, ni le marteau frapper. La plaque p a une entaille o, laquelle étant parvenue à l'extrémité 4 de la détente d f 4, sert à y laisser descendre le bras f 4, lequel pressé par le ressort q, ainsi que par le plan incliné de l'angle 1, 2, ne tend qu'à entrer dans l'entaille o, dès qu'elle se présente: pour lors le bras d s'éloigne de l'angle 1, 2 du levier, celui-ci tourne par ce moyen de côté & d'autre, selon que l'y oblige le rochet R; ainsi le marteau frappe sur le timbre.