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autant de coins de bois que l'on enfonce verticalement, que ces espaces en peuvent recevoir. W chambre de l'enclume de dix-huit pouces d'équarrissage sur douze pouces de profondeur.

PLANCHE IV.

La vignette représente plusieurs ouvriers autour d'une chaufferie, & l'opération de refouler le renard; on voit aussi une partie de l'ordon, M la huche qui fournit l'eau à la roue de l'arbre du marteau, *D D le drosme, 12 le court carreau, 13 le ressort, 1 la jambe sur la main, 2 la jambe sur l'arbre réunies près du drosme par la clé tirante qui soutient le tabarin entre les deux jambes, 14 coins qui assurent la jambe dans son mortier, & au moyeu desquels on fait convenir la panne du marteau avec l'aire de l'enclume, 15 hus ou hurasse dans laquelle le manche du marteau est affermi, 4 la braye qui entoure le manche du marteau; on voit la clé qui le retient passee obliquement dans le tenon ou emmanchure après qu'il a traversé l'œil, W l'enclume sur laquelle pose le marteau.

La chaufferie ou cheminée z est vûe par le devant & le côté du contre vent où est placé l'ouvrier figure 1. e marastre qui soutient le devant de la cheminée, sur cette marastre sont posées en retour celles de la tuyere & du contre-vent: a b autre marastre ou bande de fer qui soutient le manteau d d de la cheminée, 7 ouverture dans le fond de la cheminée par laquelle on introduit de dehors la gueuse qui doit être affinée dans la chaufferie, k le chio par lequel les scories s'écoulent hors de l'ouvrage ou creuset, m fourchette plantée dans le devant, entre les fourchons de laquelle on décrasse les ringards; on voit le basche tout-auprès, 8 & 9 les soufflets, f l'arbre qui les fait mouvoir, D d bascule à laquelle ils sont suspendus, de maniere que lorsque les cames de l'arbre en abaissent un, l'autre se trouve relevé, F ressort ou perche à laquelle la bascule est suspendue, t piece de bois ou chantier sur lequel on pose les ringards; on voit auprès une partie du banc pour asseoir les ouvriers.

Les ouvriers vêtus comme les figures les représentent, c'est-à-dire en chemise & tablier, le chapeau rabattu pour défendre leur visage de l'ardeur du feu, & leurs yeux de la vibration de la flamme, les jambes garnies de bottines pour les défendre de l'ardeur du feu, & pour chaussure des especes de sandales de bois qu'ils nomment patins, avec lesquels ils peuvent marcher impunément sur les laitiers ardens ou autres pieces chaudes qui se rencontrent dans la forge, sont occupés aux opérations suivantes.

Fig. 1. Ouvrier qui avec le gros ringard dont il se sert comme d'un levier du premier genre, fait avancer la gueuse que l'on voit dans l'ouverture 7 vers le foyer; à mesure qu'elle se consomme, la gueuse est portée sur des rouleaux, & le ringard que cet ouvrier tient a pour point d'appui une partie d'une autre gueuse posée sur l'aire de la chaufferie parallelement à la face de la tuyere, lorsque cet ouvrier ne se sert point de son ringard, il le pose sur le basche.

2. Forgeron ou affineur, qui avec un ringard à piquer détache les parties de la gueuse qui sont ramollies par la chaleur, les rassemble dans l'ouvrage ou le creuset, les souleve pour les exposer au vent de la tuyere & en former par ce moyen une masse que l'on nomme renard; c'est pour cet ouvrier que l'on a construit le manteau de cheminée d d ou de garde-vûe, pour retenir les étincelles qui sont lancées avec violence par le souffle des soufflets, & sortent avec la fumée par les sommets z z, & Z" Z" des cheminées dans les Planches précédentes.

3. Ouvrier qui refoule le renard à coup de masse pour en rapprocher les parties. p le refouloir ou la plaque de fonte sur laquelle on refoule le renard pour l'équarrir en quelque maniere, & faire place aux tenailles à cingler avec lesquelles on le saisit pour le porter sous le gros matteau: pendant cette opération on voit le laitier s'écouler de tous côtés sur le refouloir à travers les fentes de la masse spongieuse du renard.

Bas de la Planche.

Fig. 1. gros ringard pour avancer la gueuse dans le foyer, il a dix piés de long; c'est celui que l'ouvrier, fig. 1. de la vignette tient.

2. Autre ringard pour piquer la gueuse, comme fait l'ouvrier, fig. 2. de la vignette, & déboucher le chio; ces ringards qui sont au nombre de quatre pour chaque chaufferie, ont sept piés de long.

3. Fourgon ou écoisse pour ramener ou pousser les charbons dans la chaufferie; la croisée de cet outil a dix pouces de long, sa tige terminée par une douille a quatre piés; le manche de bois que cette douille reçoit a deux piés de longueur.

4. Crochet pour tirer le renard hors du feu, le crochet a huit pouces depuis le coude jusqu'à son extrémité, la tige terminée par une douille & le manche de bois ont chacun trois piés & demi de longueur.

5. Pelle de fer de douze pouces de long & douze pouces de large, terminée par une douille qui reçoit un manche de bois de cinq piés de longueur; cette pelle outre différens usages sert à porter les battitures ou écailles qui tombent au pié de l'enclume sur le renard, pour le raffraîchir avant de le tirer hors de la chaufferie.

6. Haveau ou gambier que tient le goujat pour aider au marteleur à porter les bandes depuis la chaufferie jusque sur l'enclume.

7. Marteau à chapeler, servant à dresser les aires des enclumes, A le marteau à chapeler vû de face. B le même marteau vû de profil; ce marteau a deux tranchans, éloignés l'un de l'autre de huit pouces, l'un B dans le plan du manche, & l'autre dans un plan qui lui est perpendiculaire; il est deffiné sur une échelle double ainsi que la figure suivante.

8. Hache à paille pour couper les pailles qui se levent quelquefois sur les bandes de fer: elle est aussi à deux tranchans, distans de neuf pouces; le manche a environ deux piés de longueur. C la hache à paille vûe de profil, D la même hache vûe de face.

9. Pierre de grès servant à polir les aires des enclumes en la traînant au moyen des manches A & B selon la longueur des aires; la pierre est serrée dans le chassis des manches par des coins de bois.

PLANCHE V.

La vignette représente l'opération de cingler le renard, opération qui suit immédiatement celle qui est représentée dans la vignette de la Planche précédente. La chaufferie est vûe par l'angle du devant & de la tuyere, l'ordon du marteau est vû par le côté de la jambe sur la main, z la hotte de la cheminée, e marastre qui soutient le devant, f marastre du côté de la tuyere, h marastre du côté du contre-vent, d manteau de la cheminée, c pilier isolé entre le devant & le côté du contre-vent, formé ainsi qu'il a été dit par des taques de fonte posées les unes sur les autres, m la fourchette ou l'Y plantée dans le devant, entre les cornes de laquelle on décrasse les ringards, k embrasure au fond de laquelle est le chio par lequel les scories superflues sortent, A chambriere pour porter l'extrémité des bandes ou maquettes B lorsque l'on chauffe l'autre extrémité, p le refouloir auprès duquel est la masse dont se servoit l'ouvrier, fig. 3. de la Planche précédente.

Fig. 1. Chauffeur qui avec un ringard pique la gueuse, retourne le renard dans le foyer pour en exposer successivement toutes les parties au feu; on voit sur l'âtre de la cheminée un tas de charbon & une rasse ou panier qui en paroit rempli. cet ouvrier fait la même chose que celui représenté par la fig. 2. de la Planche précédente.

Dans l'ordon représenté dans la vignette on distingue différentes pieces, *D D le drosme, 1 la jambe sur la main, 2 la jambe sur l'arbre, 3 & 4 coins qui affermissent le haut des jambes dans les