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Fig. 1. Admiration simple. Cette passion ne causant que peu d’agitation, n’altere que très-peu les parties du visage; cependant le sourcil s’éleve, l’œil s’ouvre un peu plus qu’à l’ordinaire. La prunelle placée également entre les paupieres, paroît fixée vers l’objet, la bouche s’entre-ouvre & ne forme pas de changement marqué dans les joues.

2. Admiration avec étonnement. Les mouvemens qui accompagnent cette passion, ne sont presque différens de ceux de l’admiration simple, qu’en ce qu’ils sont plus vifs & plus marqués, les sourcils plus élevés, les yeux plus ouverts, la prunelle plus éloignée de la paupiere inférieure & plus fixe, la bouche plus ouverte, & toutes les parties dans une tension beaucoup plus sensible.

3. La venération. De l’admiration naît l’estime, & celle-ci produit la vénération, qui lorsqu’elle a pour objet quelque chose de divin & de caché aux sens, fait incliner le visage, abbaisser les sourcils, les yeux sont presque fermés & fixes, la bouche fermée: ces mouvemens sont doux & ne produisent que peu de changement dans les autres parties.

4. Le ravissement. Quoique le ravissement ait le même objet que la vénération, consideré différemment, les mouvemens n’en sont point les mêmes; la tête se panche du côté gauche, les sourcils & la prunelle s’élevent directement, la bouche s’entre-ouvre, & les deux côtés sont aussi un peu élevés. Le reste des parties demeure dans son état naturel.

PLANCHE XXV.

Fig. 1. Le ris. De la joie mêlée de surprise naît le ris, qui fait élever les sourcils vers le milieu de l’œil & baisser du côté du nez; les yeux presque fermés paroissent quelquefois mouillés, ou jetter des larmes qui ne changent rien au visage; la bouche entre-ouverte, laisse voir les dents; les extrémités de la bouche retirées en arriere, font faire un plis aux joues qui paroissent enflées, & surmonter les yeux; les narines sont ouvertes, & tout le visage de couleur rouge.

2. Le pleurer. Les changemens que cause le pleurer sont très-marqués; le sourcil s’abbaisse sur le milieu du front; les yeux presque fermés, mouillés & abbaissés du côté des joues; les narines enflées, les muscles & veines du front sont apparens, la bouche fermée, les côtés abbaissés faisant des plis aux joues, la lévre inférieure renversée, pressera celle de devant, tout le visage ridé & froncé, sa couleur rouge, surtout à l’endroit des sourcils, des yeux, du nez & des joues.

3. La compassion. L’attention vive aux malheurs d’autrui, qu’on nomme compassion, fait abbaisser les sourcils vers le milieu du front, la prunelle est fixe du côté de l’objet, les narines un peu élevées du côté du nez, font plisser les joues; la bouche ouverte, la lévre supérieure élevée & avancée, tous les muscles & toutes les parties du visage abbaissées & tournées du côté de l’objet qui cause cette passion.

4. Tristesse. L’abbattement que la tristesse produit fait élever les sourcils vers le milieu du front plus que du côté des joues, la prunelle est trouble, le blanc de l’œil jaune, les paupieres abbattues & un peu enflées, le tour des yeux livide, les narines tirant en bas, la bouche entre-ouverte & les coins abbaissés, la tête nonchalamment panchée sur une des épaules; la couleur du visage plombée, les lévres pâles & sans couleur.

PLANCHE XXVI.

Fig. 1. La haine ou jalousie. Cette passion rend le front ridé, les sourcils abbatus & froncés, l’œil étincelant, la prunelle à demi cachée sous les sourcils tournés du côté de l’objet, elle doit paroî-

tre pleine de feu aussi-bien que le blanc de l’œil & les paupieres, les narines pâles, ouvertes, plus marquées qu’à l’ordinaire, retirées en arriere, ce qui fait paroître des plis aux joues, la bouche fermée en sorte que l’on voit que les dents sont serrées, les coins de la bouche retirés & fort abbaissés, les muscles des machoires paroîtront enfoncés, la couleur du visage partie enflammée, partie jaunâtre, les lévres pâles ou livides.

2. La colere. Les effets de la colere en font connoître la nature. Les yeux deviennent rouges & enflammés, la prunelle égarée & étincelante, les sourcils tantôt abbatus, tantôt élevés également, le front très-ridé, des plis entre les yeux, les narines ouvertes & élargies, les lévres se pressant l’une contre l’autre, l’inférieure surmontant la supérieure, laisse les coins de la bouche un peu ouverts, formant un ris cruel & dédaigneux.

3. Le desir. Cette passion rend les sourcils pressés & avancés sur les yeux qui sont plus ouverts qu’à l’ordinaire, la prunelle enflammée se place au milieu de l’œil; les narines s’élevent & se serrent du côté des yeux, la bouche s’entre-ouvre, & les esprits qui sont en mouvement donnent une couleur vive & ardente.

4. Douleur aiguë. La douleur aiguë fait approcher les sourcils l’un de l’autre, & élever vers le milieu, la prunelle se cache sous le sourcil, les narines s’élevent & marquent un pli aux joues, la bouche s’entre-ouvre & se retire; toutes les parties du visage sont agitées à mesure de la violence de la douleur.

PANCHE XXVII.
Draperie.

Draperie jettée sur le mannequin.

PLANCHE XXVIII.
Draperie.

Fig. 1. Figure antique représentant un Romain avec la toge.

2. Figure antique représentant une Romaine habillée; c’est Faustina Junior.

3. Figure drapée de la Hire.

PLANCHE XXIX.

Fig. 1. Figure antique représentant la Santé.

2. Figure antique représentant Cerès.

3. & 4. Têtes drapées du Poussin.

PLANCHE XXX.
Pensée ou croquis d’après un dessein à la plume du Parmesan.

Cette sorte de dessein est, comme on le voit, fort incorrect & susceptible de faux traits; mais on n’en doit juger que par rapport à l’ordonnance du tout ensemble, & le bel effet qui en peut résulter: d’ailleurs l’artiste ne fait un croquis que pour lui, & comme un plan auquel il apportera autant de changemens qu’il croira nécessaire pour remplir son idée dans tous ses détails lors de l’exécution. On reconnoît toujours dans un croquis la main d’un grand maître, par l’intention fine & l’esprit qu’il sçait donner à ses figures, aux tours de têtes & à tous les mouvemens. On pourroit s’étendre davantage sur cette partie par rapport à la composition, mais ce seroit sortir de notre objet, & nous nous contentons de donner un exemple.

PLANCHE XXXI.
Etude ou croquis du haut d’une figure d’après nature, par le Carrache.

Nous ne donnons cet exemple que relativement à